Citoyenneté, Thomas Marshall, stratification sociale, statut juridique d'appartenance, portée identitaire
La notion de citoyenneté souffre d'élasticité conceptuelle : cette notion est utilisée à tort et à travers par les communicants au mépris de la rigueur conceptuelle. La citoyenneté amène très vite à un discours normatif. Par citoyenneté nous entendrons un statut juridique d'appartenance à une communauté politique, statut qui conditionne la participation politique des citoyens au fonctionnement démocratique de cette communauté et dote les individus qui en bénéficient d'une identité citoyenne différenciée de leurs appartenances sociales ou culturelles. Thomas Marshall (1893-1982), sociologue britannique spécialiste de la stratification sociale, est l'auteur d'une conférence prononcée à Cambridge en 1949 portant sur la sociologie de la citoyenneté. Il propose une approche analytique de la citoyenneté qui est aujourd'hui encore incontournable.
[...] Théorie politique de la citoyenneté. La notion de citoyenneté souffre d'élasticité conceptuelle : cette notion est utilisée à tort et à travers par les communicants au mépris de la rigueur conceptuelle. La citoyenneté amène très vite à un discours normatif. Par citoyenneté nous entendrons un statut juridique d'appartenance à une communauté politique, statut qui conditionne la participation politique des citoyens au fonctionnement démocratique de cette communauté et dote les individus qui en bénéficient d'une identité citoyenne différenciée de leurs appartenances sociales ou culturelles. [...]
[...] Le mode de division du travail politique est à l'origine de l'avènement de la citoyenneté. La citoyenneté renvoie à l'alternance entre gouvernant et gouverné. Il est en théorie possible à chacun de prétendre jouer un rôle de représentant. La participation du peuple au pouvoir et à la prise de décision reste impérative. On peut opposer deux traditions d'analyse de la démocratie : La tradition élitiste de la démocratie : pour Schumpeter, les gouvernants peuvent contrôler les votes du peuple ; il s'agit donc d'un gouvernement de l'élite pour l'élite. [...]
[...] La France est donc un état unitaire. L'objectif de la nation-état est celui du respect de la diversité culturelle. Les sociétés occidentales sont pour la plupart devenues des sociétés multiculturelles, en raison des flux migratoires. Il y a dissociation entre construction étatique et nationale ; cela serait trop couteux politiquement de les associer. La politique est celle de l'accommodation, et l'indexation y est faible. Le modèle privilégié est celui de l'Etat-multinational. Les identités politiques sont politisées. Il faut toutefois un minimum de patriotisme constitutionnel. [...]
[...] La portée identitaire de la citoyenneté. La citoyenneté suppose une différenciation entre appartenance citoyenne et appartenance sociale. A la révolution française, on assiste à un basculement démocratique des citoyens. Clermont-Tonnerre dit au moment de reconnaitre la citoyenneté française aux juifs « il faut tout refuser aux juifs comme nation et tout accorder au juif comme individu ». La citoyenneté ne s'accorde pas à un groupe, mais peut l'être aux individus. Le propre de la citoyenneté est d'être en théorie potentiellement infiniment inclusionnelle. [...]
[...] Concept de nation-Etat Concept théorisé par Juan Linz, Alfred Stepan et Yogendra Yadav. Pour Linz, l'état-nation est peu répandu dans les sociétés occidentales ; la seule réussite dans ce domaine est la France. L'Etat-nation repose sur un objectif : homogénéiser la culture des citoyens. La France superpose les processus de construction étatique et nationale. La citoyenneté qui en découle est républicaine. La France entend assimiler ses citoyens. Cela se traduit du point de vue identitaire par un phénomène d'indexation fort ; le fait d'être français doit être placé au-dessus des autres identités. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture