La santé à l'époque coloniale est un des domaines de la colonisation qui prête à controverse. Même si les richesses des nouveaux territoires acquis étaient le principal objectif de cette conquête territoriale, leur exploitation demeurait périlleuse et très dangereuse en raison de la présence des maladies inconnues ou dont on ne maîtrisait pas toutes les données épidémiologiques.
On savait juste à l'époque qu'il y avait des maladies de toute sorte, mais c'est tout. Les témoignages de voyageurs et des explorateurs, de véritables essais ethnographiques, permettent d'affirmer que l'Afrique et l'Asie étaient des milieux insalubres sur le plan sanitaire, mais riche en promesses économiques (ce sont des tombeaux pour les populations autochtones et européennes). La colonisation, par ses acteurs et ses exigences, a créé un déséquilibre durable jusqu'aux années 1930, cela pour plusieurs raisons :
- Les perturbations de la vie agricole depuis l'installation des cultures de rente (riz, café, arachide, palmiers à huile).
- La perte des terres fertiles par leurs propriétaires autochtones exposés à la malnutrition, voire à des famines structurelles.
- La conquête de nouvelles terres dans la forêt ou bien au bord des cours d'eau qui dérègle le système écologique.
- Les concentrations humaines sur les chantiers, dans les carrefours commerciaux et dans les villes.
- Le rapprochement entre les peuples grâce aux moyens de communication.
[...] On a les Européens, les créoles et les autochtones. Parmi ces constructions identitaires, le terme de pied-noir est peut- être le plus emblématique. Il désigne tous les Français nés en Algérie qu'ils soient colons, petits fonctionnaires ou commerçants des villes. Il désigne tout à la fois ceux venus de France comme ceux d'origine espagnole, et même, dans une certaine mesure, les juifs d'Algérie. Cette identité se forge surtout en pleine guerre d'Algérie. Ces processus d'identification collective peuvent s'expliquer par une assez grande cohérence nationale initiale. [...]
[...] Parfois, elles sont dotées d'ateliers destinés à répondre aux besoins de la mission en matière de construction et d'entretien, et d'une imprimerie. Elles possèdent des terrains pour la culture, ouvrent un dispensaire, des écoles pour les garçons et les filles, voire un orphelinat. - les stations secondaires, elles sont réduites à un lieu de culte précaire. Le missionnaire les visite au cours de ses tournées et les confie dans l'intervalle à des auxiliaires indigènes. La situation du missionnaire au contact des autochtones fait de lui un connaisseur de la langue et des mœurs du pays. [...]
[...] Force est de constater que, dès la fin de la IIIe République, cette pratique de censure et d'arrestation préventive s'est multipliée à l'encontre des leaders nationalistes. Cette pratique arbitraire est partagée par toutes les puissances colonisatrices. Comment les systèmes policiers régissent-ils aux prémisses de la décolonisation ? En fait, ces polices ne sont pas en mesure de faire face aux désordres des crépuscules impériaux, surtout lorsque les crises coloniales dégénèrent en situation de guérilla ou de guerre. Certaines polices opèrent alors une ultime mue, versant dans une dimension de contre- terrorisme opérationnel. [...]
[...] La seconde met essentiellement en scène les victimes de la grande industrie, tels que les artisans et les ouvriers qualifiés qui cherchent ainsi à faire valoir outre-mer leurs compétences techniques. La récession de fin de siècle provoque enfin le départ d'ouvriers plus spécialisés en prise directe avec les dérégulations sociales qu'elle induit. De surcroît, il faut qu'il y ait une volonté politique forte de la part de la métropole pour favoriser le départ de populations européennes vers les colonies. Pour l'Empire britannique, les flux migratoires sont ainsi encouragés par les autorités centrales. [...]
[...] A un niveau supérieur, l'arsenal policier est également renforcé et normé à travers un volet disciplinaire, réglementaire et juridique. Le cas le plus achevé en ce domaine reste le modèle français, avec l'empire de la loi structuré autour du Code de l'Indigénat (commence en 1887 en Algérie et se diffuse dans tout l'empire). Le modèle carcéral importé d'Europe et adapté aux situations coloniales devient un outil essentiel de cette panoplie disciplinaire. La prison coloniale, moins qu'un lieu de rectification sociale elle apparaît comme un non-lieu, une anticivilisation (expression de M. Renneville) et un processus de mort différé (M. [...]
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