La forme la plus connue du sacre de Napoléon est sans doute le tableau du peintre David, qui dédie à l'Empereur, un chef-d'œuvre pictural de 6 mètres sur 9, chargé de symboles magnifiant Napoléon, mais sujet à de nombreuses controverses. Quoi qu'il en soit, cette œuvre est significative de la politique menée par Bonaparte à l'égard de l'Eglise d'une part, mais plus amplement, à l'égard du nouvel Etat qu'il souhaite créer. Celui-ci se fait empereur et non plus roi, rappelant ainsi l'ancienne lignée de Charlemagne, et les attributs qu'il se donne en font un personnage unique au sein de l'Etat.
[...] D'autre part, si celui-ci accorde une grande importance à la religion, ce n'est pas par conviction, mais pour utiliser à son profit une influence sociale et politique qui reste réelle. La Constitution civile du clergé a provoqué une division dramatique du catholicisme français : fidèle à sa politique d'apaisement, le Premier Consul décide de normaliser la situation. Le Concordat est signé en juillet 1801, après de difficiles négociations avec le Pape Pie VII. Nommés par le pouvoir civil, les évêques reçoivent du pape l'investiture spirituelle. Les biens du clergé ne seront pas réclamés, et en contrepartie, les ecclésiastiques sont salariés par l'État. [...]
[...] Les abeilles qui parsèment les armoiries et le manteau impérial sont censées rappeler les Mérovingiens et les fleurs de lys des Capétiens. La main de justice, utilisée par les Capétiens lors des sacres royaux, doit enfin faire apparaître qu'il est l'héritier de leur pouvoir. Le serment de Napoléon ainsi que les symboles qu'il met en place représentent donc son immense pouvoir au sein de l'État ; il utilise des signes qui le rattachent à la royauté tout en se réclamant continuateur de la Révolution. [...]
[...] Celui-ci se fait empereur et non plus roi, rappelant ainsi l'ancienne lignée de Charlemagne et les attributs qu'il se donne en font un personnage unique au sein de l'État. I. Napoléon et la religion 1. Les rapports avec l'Église Il est indéniable de noter que la politique menée par Napoléon à l'égard de l'Église rompt avec la période proprement dite de la Révolution. En effet, si cette dernière se caractérisait par un mouvement anticlérical profond, Napoléon décide de normaliser la relation de l'État avec l'Église catholique, tout en ne remettant pas en cause les acquis révolutionnaires. [...]
[...] D'autre part, il fait référence à la Légion d'honneur, qui est un nouveau symbole crée de toutes pièces par Bonaparte, en vue de compléter la symbolique qui entoure son statut et le nouvel Empire. Ainsi, l'Aigle est choisi en référence aux aigles romains, portés par les légions, mais également en référence au symbole de Charlemagne, l'aigle aux ailes déployées. La couleur rouge du manteau impérial est aussi une référence directe au pourpre de l'imperium romain : Napoléon se pose en héritier direct de l'Empire romain et de Charlemagne. [...]
[...] Les ministres des Cultes protestant et israélite bénéficient du même traitement. Appliqué jusqu'en 1905, le Concordat de 1801 règle aujourd'hui encore la situation des Églises en Alsace-Lorraine. Plus largement, c'est cette nouvelle politique religieuse qui va permettre à Napoléon d'organiser son sacre, puisque cet évènement détourne d'une certaine manière la religion habituelle Le sacre Le sacre napoléonien est donc organisé en continuation avec la politique menée par Napoléon à l'égard de la religion : une indépendance totale de l'Empereur. C'est en effet le 2 décembre 1804 (les 2 décembre semblent être des dates importantes dans la famille Bonaparte ) ou 11 frimaire An XIII selon le calendrier républicain que Napoléon se fait sacrer Empereur dans la Cathédrale Notre-Dame de Paris. [...]
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