Les principautés composant les Pays-Bas autrichiens relevaient toutes du Saint Empire Romain Germanique depuis le traité de Madrid (1526). La Pragmatique Sanction édictée par l'Empereur Charles Quint unifia les règles de succession. Ces provinces constituèrent dès lors un tout indivisible à transmettre au même héritier. Avec le temps, le lien avec l'Empire se réduisit essentiellement à un lien dynastique, qui était perçu par les populations et les institutions des Pays-Bas méridionaux comme naturel, car résultant de contrats personnels entre le monarque et les différentes principautés et garantis par des prestations de serments d'inauguration.
C'est de cette situation institutionnelle que va naître la révolution brabançonne, point de départ d'une évolution historique qui va conduire la Belgique jusqu'à l'annexion au territoire français. Pour autant, l'ensemble de cette geste révolutionnaire est encore sujet à des interprétations historiographiques diverses, qui se demandent qui sont les véritables révolutionnaires brabançons : les armées françaises, les bourgeois des villes, ou les paysans restés fidèles à l'empereur ?
[...] En septembre 1793, l'Empereur devait retirer la majorité de ses troupes de Belgique ; Vienne n'était pas assurée de la fidélité de ces provinces dont la défense lui coûtait cher, et qui réclamaient dangereusement la levée de troupes nationales. A plus large échelle, l'Empereur savait ne plus pouvoir compter sur le soutien de la Prusse au sein d'une coalition où les intérêts divergents des puissances prenaient le pas sur une stratégie commune. Le serment d'avril 1794 à la Joyeuse Entrée n'était qu'un leurre. [...]
[...] Les Statistes, quant à eux, faisaient carrément appel aux Autrichiens pour combattre la menace révolutionnaire française. A l'issue de simulacre de votes populaires et d'une quinzaine de décrets s'étalant sur le mois de mars, la Belgique était rattachée à la France : les assemblées contestataires furent dissoutes, les élections négatives furent annulées, des scènes d'intimidation accompagnaient les votants Une véritable propagande (démonstrations symboliques, arbres de la liberté, proclamation des droits de l'homme, célébration de l'être suprême ) fit passer les choses. [...]
[...] La répartition des voix au sein des Etats Généraux était complexe afin d'éviter une prédominance écrasante du Brabant et de la Flandre. Les provinces professent la religion catholique, apostolique et romaine. Surtout, les Etats-Belgique-Unis s'engagent à préserver la diversité des constitutions provinciales. Ce système était restaurateur du pouvoir des notables conservateurs et des Etats traditionalistes, désormais débarrassés de la férule impériale. On peut dire que l'on a assisté à une révolution conservatrice, qui a renforcé le système archaïque des Etats en restaurant les privilèges des notables que les mesures joséphistes avaient atténués. [...]
[...] A cause de la cherté du beurre, des émeutes ont lieu à Gand, Bruges, Anvers. La crainte des débordements fut à la base des constitutions de Comités de polices sorte de police patriotique portant la cocarde, de garde bourgeoise chargée de maintenir l'ordre, surveiller la propriété, et prévenir la répression autrichienne. Parallèlement, Henri van der Noot était chargé de prendre contact avec les puissances étrangères (la France surtout) en cas d'épreuve de force. Les pamphlets circulent en grand nombre dans le pays, attaquant Joseph II, se politique religieuse, ses ministres et les collaborateurs du gouvernement de Bruxelles. [...]
[...] La révolution brabançonne I. Les Pays Bas autrichiens vers leur Révolution : 3 A. Présentation : 3 B. Causes et préludes : 3 II. Les Pays Bas autrichiens en révolution : 4 A. La petite révolution brabançonne (1787) : 4 B. Un faux répit : 6 C. Vers l'insurrection armée (fin 1788) : 6 III. [...]
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