Révolution, anticléricalisme, clergé, laïcité, 1789
« Ce sont ces foutus curés qui ont fait la Révolution ! » Cette phrase, prononcée par un député de la noblesse aux Etats généraux en 1789, est ambiguë, car la Révolution est supposée absolument anticléricale. Pourquoi des membres du clergé auraient-ils favorisé la Révolution ? N'était-elle pas contraire à leurs intérêts ? La situation est en réalité à nuancer.
[...] La Convention tente par ailleurs d'instaurer des cultes républicains pour supplanter les anciens. Sous l'influence de Robespierre, de nouveaux cultes émergent : le culte de la Raison et de l'Etre suprême. Le 8 juin 1793, Robespierre préside la fête de l'Etre suprême, et reconnaît l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme. Ces cultes, auxquels se joint le decadi, ne dépassent néanmoins pas les cadres administratifs. En 1795, l'Etat décide sa séparation avec l'Eglise et supprime les budgets des cultes et des salaires. [...]
[...] Conclusion : La Révolution est dans son ensemble fermement anticléricale. Tout est fait pour diminuer le rôle et l'influence de l'Eglise et du clergé dans la société française. La répression est même utilisée à grande échelle sous la Terreur. Néanmoins certaines des dispositions prises sont loin de faire l'unanimité au sein de la population, qui perd certains de ses repères, et est tentée de s'écarter du régime et de ses idéaux. Les problèmes d'ordre religieux tendent pourtant à se résorber après 1795, mais c'est véritablement Napoléon qui, grâce au Concordat de 1801, rétablit la paix religieuse à l'intérieur du pays et scelle la situation de l'Eglise en France jusqu'en 1905. [...]
[...] La Révolution est-elle anticléricale ? Introduction : Ce sont ces foutus curés qui ont fait la Révolution ! Cette phrase, prononcée par un député de la noblesse aux Etats généraux en 1789, est ambiguë, car la Révolution est supposée absolument anticléricale. Pourquoi des membres du clergé auraient-ils favorisé la Révolution ? N'était-elle pas contraire à leurs intérêts ? La situation est en réalité à nuancer. On qualifie d'anticlérical tout ce qui s'oppose à l'influence ou à l'ingérence du clergé dans les affaires publiques (Petit Larousse 2006), autrement dit à la puissance de l'Eglise au sien de la société. [...]
[...] L'abolition des privilèges et la constitution civile du clergé. Avant toute chose, il convient de rappeler que le rôle et l'influence de l'Eglise dans la société française est en déclin au XVIIIe siècle. Elle est confrontée à la forte diminution des pratiquants et la population s'insurge contre le train de vie du haut clergé, qui perd de sa légitimité. On sent une volonté de rétablir l'égalité. Celle-ci se concrétise le 4 août 1789 : les privilèges des ordres privilégiés sont abolis, tout comme certaines taxes. [...]
[...] Les persécutions d'envergure pendant la Terreur. A partir de l'été 1793, les mesures anticléricales laissent la place à des mesures répressives : sous la Terreur, une onde déchristianisatrice se met en place, organisant la persécution de tous les cultes. De fait, les signes religieux extérieurs sont détruits, des mariages de prêtres sont organisés, tout comme l'abdication de pasteurs ou de rabbins. En novembre 1793, tous les lieux de cultes sont fermés. De 1793 à 1794, environ 3000 prêtres sont exécutés, à l'image des carmélites de Compiègne le 17 avril 1794. [...]
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