De 1898 à 1900, un vaste mouvement de protestation contre l'emprise des puissances occidentales sur la Chine impériale s'est développé au sein de la population chinoise prenant le nom de « Boxers » à cause de l'art martial pratiqué par ces insurgés, sorte de boxe chinoise traditionnelle. Le film américain « Les Cinquante-Cinq jours de Pékin » a fixé l'image très épique du siège du quartier des ambassades occidentales à Pékin qui marque la phase finale de cet affrontement par des hordes de bandits chinois. Mais comment expliquer l'émergence d'un tel mouvement traditionnaliste, antichrétien et xénophobe ? Au XIXe siècle, la Chine est alors dans une situation semi-coloniale par rapport aux puissances européennes et si les premières manifestations d'opposition à cette politique coloniale remontent à la première guerre de l'Opium des années 1840, la révolte des Boxers représente la forme la plus vive de cette confrontation contre les puissances étrangères et l'occidentalisation en général. L'échec des Boxers n'en a pas moins eu des conséquences importantes tant pour la Chine que sur ses relations avec ces puissances.
[...] Les principes qui régissent le mouvement sont l'obéissance totale aux chefs, l'interdiction de piller et de voler ainsi que la protection de la population chinoise. Dès lors que le mouvement antichrétien et xénophobe devient national, ses objectifs au départ locaux et pragmatiques évoluent pour viser le départ de tous les étrangers de Chine. Les Boxers s'attaquent donc désormais aussi aux intérêts économiques des puissances étrangères occidentales, détruisant les lignes de chemin de fer, les lignes télégraphiques, boycottant la marchandise étrangère. [...]
[...] Sources Bibliographie : BERGERE Marie-Claire, BIANCO Lucien, DOMES Jürgen La Chine au XXe siècle, d'une révolution à l'autre (1895-1949), Paris : Fayard FAIRBANK John K., La grande révolution chinoise (1800-1989), Paris : Flammarion YAN Yan, Le mouvement des Boxeurs en Chine (1898-1900), Paris : You-Feng Sources annexes : Un pianiste chinois joue un air de propagande antiaméricaine à la Maison Blanche article de la grande Époque du 1er au15 février 2011, de Matthew Robertson. Les Cinquante-Cinq jours de Pékin film de Andrew Marton, Guy Green et Nicholas Ray (titre original 55 days at Peking productions Valoria Films. Avec notamment Charlton Heston, Ava Gardner et David Niven. [...]
[...] Finalement, en mai 1900 des bandes de Boxers marchent sur Pékin avec pour but le quartier des légations étrangères. B. L'attitude ambiguë de la Cour impériale La convergence d'intérêts entre les Boxers et le pouvoir impérial Les sociétés secrètes sont traditionnellement antidynastiques et donc immédiatement réprimées par le pouvoir impérial. Cependant, les Boxers semblent échapper à ce schéma, alors même que la dynastie régnante des Qing n'est pas chinoise, mais mandchoue. En effet, si en 1899 leur slogan était Renversons les Qing, mort aux étrangers il se transforme rapidement en Soutien aux Qing, mort aux étrangers Fu qing mie yang). [...]
[...] D'une part, il s'agit d'une des premières interventions militaires internationales à l'encontre d'un État ayant violé le droit international, et crée en cela un précédent. D'autre part, si les Boxers étaient alors perçus par les Occidentaux comme des barbares et des bandits ils ont rétrospectivement acquis l'image de patriotes défendant leur nation dans une logique de décolonisation. Effectivement, l'historiographie chinoise considère la guerre des Boxers comme le premier grand évènement historique d'opposition au colonialisme moderne. Si celui-ci s'est soldé par un échec, il a tout de même laissé une marque permettant de comprendre les relations entre la Chine et l'Occident. [...]
[...] Au XIXe siècle, la Chine est alors dans une situation semi-coloniale par rapport aux puissances européennes et si les premières manifestations d'opposition à cette politique coloniale remontent à la première guerre de l'Opium des années 1840, la révolte des Boxers représente la forme la plus vive de cette confrontation contre les puissances étrangères et l'occidentalisation en général. L'échec des Boxers n'en a pas moins eu des conséquences importantes tant pour la Chine que sur ses relations avec ces puissances. La question se pose de savoir dans quelle mesure le mouvement des Boxers t-il représenté un enjeu dans les relations entre la Chine et les puissances occidentales. Quel impact a-t-il eu sur ces relations ? [...]
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