La République de Weimar, analyse d'un échec

Résumé du document

La République de Weimar n'aura vécu que 14 ans. Pourquoi 14 ans ? Après l'élimination des Spartakistes, les sociaux démocrates et leurs alliés tentent de donner à la nouvelle Allemagne les bases d'un régime démocratique. Une assemblée constituante se réunit en février 1919 dans la petite ville de Weimar en Thuringe. La majorité Républicaine désigne Ebert comme premier président du Reich avant de consacrer ses travaux à la rédaction d'une constitution qui entre en vigueur le 14 septembre 1919 : la première borne chronologique est donc fixée. La seconde borne chronologique sera fixée en 1933 : en effet, même si la constitution de Weimar n'est pas abolie par Hitler elle tombe en désuétude en 1933, avec la suppression des partis et la mise au pas des oppositions. La république de Weimar sombrera finalement dans le même temps que la crise de 29.
Cependant, la question fondamentale demeure : comment et pourquoi une expérience de démocratie raisonnée a-t-elle pu aussi lamentablement échouer et dégénérer en un système qui ramène l'humanité en pleine barbarie ? C'est là l'essence du mystère de Weimar...

Extraits

[...] Après une croissance rapide, tout de même entravée par le lamentable échec de la brasserie, il devient un parti de premier plan. Fort de 107 sièges en 1930, Hitler refuse le poste de chancelier en échange d'une prolongation de deux ans du poste de président. Il échoue face à Hiddenbourg. Fort de 230 sièges sur 607 en 1932, les nazis réclament le pouvoir. Malgré le recul de 1932, Hitler se rapproche du patronat et les grands noms de l'industrie le réclament au poste de chancelier. Le 30 novembre, il est nommé chancelier du Reich. [...]

[...] Ainsi, de 1930 à 1933, la République de Weimar a connu une désintégration progressive par un retour au présidentialisme. Les cabinets Brüning (mars 1930-mai 1932) en sont un parfait exemple puisque le gouvernement fut formé sans négociations avec les parties : Brüning indiqua sans détours qu'il gouvernerait au besoin sans le Reichstag. Le recours à l'article 48 fut fréquent, notamment pour appliquer un projet déflationniste. Le régime avait désormais un caractère autoritaire La faiblesse des partis C'est en référence à la République de Weimar que se classent les partis politiques. [...]

[...] Les partis de Weimar ont donc favorisé l'arrivée de Hitler au pouvoir. Le morcellement politique, de 10 à 16 partis représentés au Reichstag, n'a jamais permis la formation d'un cabinet homogène. Ainsi s'est trouvée ébranlée la stabilité du régime parlementaire, qui n'était pas condamné dès l'origine mais qui a été privé de majorité cohérente. Ce serait en définitive la rigidité du parteienstaadt et le manque de maturité politique de la nation qui permettrait d'expliquer la chute de la république. La première attitude historique consistait donc à voir les causes de la dégénérescence de la République en elle-même et l'inéluctabilité de l'avènement du nazisme. [...]

[...] L'occupation de la Ruhr en 1923 a été un catalyseur important. Par ailleurs, il est vrai que du point de vue interne allemand, l'ère Stresemann 1924-1929 correspond à la période de stabilité de la République Les forces extra-républicaines L'Etat de Weimar offre le paradoxe de n'avoir jamais pu s'appuyer sur la majorité absolue des suffrages, à l'exception de la période de sa fondation. D'autant que les grandes forces de la société, l'armée, les Eglises, lui étaient largement étrangères, voire radicalement hostiles. [...]

[...] On choisit donc la République de Weimar comme un choix par défaut, comme le plus dénominateur commun. Ce facteur commun va apparaître comme étant un régime parlementaire La question du régime : l'évolution vers la présidentialisme On a beaucoup critiqué la constitution entrée en vigueur le 11 août 1919. Le système électoral à la proportionnelle se trouvait inscrit dans la constitution. Le régime étant théoriquement parlementaire, le Reichstag, élu pour 4 ans, devait être au cœur du pouvoir. Le chancelier était un organe de liaison entre le Président qui le nomme et le Reichstag qui lui accorde sa confiance. [...]