Dans le premier tiers du 19ème, la presse ne s'adresse encore qu'à un public aisé (le prix du journal étant relativement élevé), cultivé et habitant généralement la capitale ou une grande ville. La presse assure alors l'écho de la vie littéraire mais surtout de la vie politique. Aussi durant l'empire, a-t-elle été entièrement muselé par Napoléon.
C'est donc sous la Restauration, par le jeu parlementaire, que la France va découvrir le pouvoir de la presse sur l'opinion publique et plus particulièrement sur le pays légal constitué par les électeurs au suffrage censitaire. Le contrôle de la presse va progressivement devenir un enjeu politique dans la mesure où elle influe sur la majorité parlementaire.
C'est ainsi que l'on peut se demander de quelle manière évolue le régime de la presse sous la Restauration.
Dès lors, se dessine le plan chronologique suivant qui traitera tout d'abord de la progressive libéralisation de la presse puis du durcissement du régime de presse avec enfin un relâchement de ce dernier dans lequel est sous entendu pourtant un maintien de la censure.
[...] Le préfet de police fait démonter leurs presses et lance des mandats contre les journalistes. A la suite des trois glorieuses, Charles X abdique le 2 août 1830, au profit de Louis Philippe. En conclusion, il apparaît que le régime de la presse, avec le développement de la vie politique dont il est un des vecteurs, a été un des grands enjeux de cette période. La restauration a permis l'essor d'une véritable presse d'opposition qu'elle a toujours plus ou moins cherché à limiter. [...]
[...] A gauche, la Minerve disparaît assez vite de même que la Bibliothèque Historique, le Censeur et la Renommée. La presse d'opposition, qui utilise toute sorte de moyens pour déjouer la censure va être fréquemment inquiétée. _D'autant plus, qu'à partir de février 1822, le gouvernement Villèle modifie le régime de la presse au moyen de deux lois qui réaffirment l'autorisation préalable et créent le délit de tendance. Des poursuites sont déclenchées sous des prétextes parfois bien vagues : outrage à la religion d'état ou au culte reconnu, attaque contre le droit héréditaire, inexactitude dans les compte-rendus parlementaires et judiciaires. [...]
[...] Ce texte réaffirme le principe de la liberté des opinions, privées ou publiques : il organise la liberté de publier en définissant les abus qui peuvent être réprimés, comme les injures à la personne royale. Cette réforme qui a lieu sous le gouvernement Decaze consacre la naissance de l'opinion publique dans le jeu politique et illustre le caractère novateur du régime. Ce fut dans les discussions sur la presse que le parti doctrinaire planta son drapeau (Duc de Broglie). On est loin de la censure de l'Ancien Régime et de l'Empire. À travers la vie parlementaire et les organes de presse qui se multiplient, les Français s'initient à la politique. II. [...]
[...] - DE WARESQUIEL E., YVERT Histoire de la Restauration 1814-1830, éditions Perrin, Paris, 1ère édition en 1996, ré édition en 2002. [...]
[...] En effet, celui qui tient la presse parisienne tient l'opinion censitaire. Dans un pays où en 1824, il y a moins de 70000 électeurs, les journaux parisiens totalisent un peu moins de 60000 abonnés. En domestiquant la presse par l'entremise de Villèle, Charles X veut s'affranchir des contraintes de la démocratie limitée mais réelle de la Restauration pour mieux retourner à l'Ancien Régime Mais ses mesures réactionnaires rencontrent des oppositions _ 29 décembre 1826, une nouvelle loi répressive sur les pamphlets et les brochures dont le coût va être démesurément augmenté en raison d'un droit de timbre très élevé est créée. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture