Dans un premier temps, j'aimerais donc m'arrêter sur tous les déséquilibres induits par la Guerre, avant de montrer comment la reconstruction a pu être réalisée. Enfin, j'essaierais de dresser un rapide bilan de cette reconstruction. A chaque fois je montrerai en quoi le problème économique, monétaire et financier est à la fois un acteur décisif de la crise que traverse les relations internationales et un révélateur de celles-ci. En effet, tous les déséquilibres induits par la Guerre et la reconstruction qui s'en suit ont affecté toutes les relations, notamment politiques en Europe et ont ainsi pu donner naissance à un nouvel ordre européen et même mondial...
[...] Le circuit de la détente o base donc de capitaux américains crée les réconciliations d'une amorce de réconciliation franco-allemande et rend possible la conduite d'une politique de sécurité collective dans le cadre de la SDN. Prospérité économique et détente diplomatique vont alors aller de pair. Et à partir de 1925, les signes de détente se multiplient : par les accords de Locarno d'octobre 1925, l'Allemagne reconnaît sa frontière occidentale avec la France et la Belgique, le Royaume-Uni et l'Italie apportant leur soutien à l'accord. En septembre 1926, l'Allemagne entre à la SDN sous le parrainage de la France qui évacue de manière anticipée la Rhénanie en août 1929. [...]
[...] Tous les équilibres de 1914 ne sont pas donc retrouvés en 1929. Comme le rappelle Denise Artaud, l'équilibre commercial et financier de l'Europe avant le conflit mondial reposait essentiellement sur deux pivots : la force financière et bancaire de Londres, le dynamisme industriel et commercial de l'Allemagne A la fin des années 1920, l'Allemagne est certes redevenue une grande puissance mais son redressement est fragile puisque complètement dépendant des investissements américains ; quant au Royaume-Uni, son industrie a subi un déclin irrémédiable du fait de la vétusté des structures du pays. [...]
[...] Le fait que la reconstruction de l'Europe, si elle a des bases réelles, présente aussi des aspects factices et la décennie des années 20 apparaît comme une période pendant laquelle les dirigeants des principaux pays n'ont pas sus régler tous les problèmes nouveaux hérités de la guerre et dont les erreurs de gestion ont pour une part préparé la dépression des années 30. La période 1919-1929 fournit donc un bon exemple de l'imbrication entre problèmes économiques et financiers et évolution des relations internationales. [...]
[...] En outre, une part importante de la flotte marchande française, anglaise et allemande est détruite. Finalement, on estime qu'à la fin du conflit, le potentiel économique de l'Europe s'est réduit d'environ 30% pour l'agriculture et de 40% pour l'industrie. Au plan commercial, la suprématie de l'Europe est également battue en brèche puisque elle a été contrainte d'importer largement pendant les hostilités et a perdu de nombreux marchés en Amérique Latine et en Asie au profit des Etats-Unis et du Japon. Tous les aspects de l'économie européenne sont donc détruits. [...]
[...] Le résultat, mitigé, de cette reconstruction, donne jour à un nouveau rapport de forces international. A. Malgré une situation bien meilleure qu'en 1919, Outre la détente diplomatique qui accompagne les efforts pour la reconstruction européenne, on peut voir que celle-ci a également de nombreux effets bénéfiques sur le plan économique. Le retour au libéralisme, qui contraste avec l'interventionnisme étatique qui avait prévalu pendant les années de guerre accroît les échanges internationaux et une circulation des capitaux notamment entre les Etats-Unis et l'Europe occidentale, mais aussi entre les pays européens avec des capitaux français, allemands ou anglais investis en Autriche, Tchécoslovaquie, Pologne ou dans les Balkans. [...]
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