Le radicalisme a toujours prétendu être plus qu'un simple mouvement politique : une forme de pensée, une esquisse d'organisation sociale, une vision du monde, un « état d'esprit ». Bien que le terme soit d'origine anglaise et n'apparaisse en France que sous la monarchie de juillet, il se présente comme l'héritier des diverses traditions politiques et intellectuelles qui remontent aux Lumières. Le radicalisme français est particulièrement empreint des acquis révolutionnaires, notamment avec la République, pourtant rattachée à l'idée d'excès. Le républicanisme, en 1829 et selon le journal La jeune France, se traduit par « cette soif d'égalité et de justice, de ce dédain universellement éprouvé pour les distinctions qui ne viennent pas du mérite personnel, de ce besoin de contrôle de tous les actes du pouvoir, enfin de cette conscience de la dignité humaine de l'homme et du citoyen qui le fait résister à l'arbitraire et s'indigner à l'idée du despotisme ». En 1914, le radicalisme s'est mué mais conserve une place centrale dans le paysage républicain.
En quoi le radicalisme français, malgré ses mutations, incarne-t-il la construction républicaine ? En quoi demeure-t-il consubstantiel à la République ?
[...] Il s'agit de la première manifestation politique officielle du radicalisme. Gambetta accepte ce mandat qui fixe les objectifs suivants : - L'application la plus radicale du suffrage universel tant pour l'élection des maires [ ] que pour l'élection des députés - La liberté individuelle désormais placée sous l'égide des lois - L'abrogation de la loi de sûreté générale - Les délits politiques de tout ordre déférés au jury - La liberté de la presse dans toute sa plénitude - La suppression des brevets d'imprimerie et de librairie - La liberté de réunion sans entrave et sans piège - La liberté d'association pleine et entière - Suppression du budget des cultes et séparation des Eglises et de l'Etat - Instruction primaire laïque, gratuite et obligatoire - L'abolition des privilèges et monopoles - . [...]
[...] Combes explique qu'il s'agit de reconstituer clairement la dissociation entre le Parti des républicains avancés et le Parti des républicains conservateurs Il faut marquer la différence et démontrer la légitimité et l'utilité du mouvement. Les radicaux proposent de poursuivre les réalisations politiques, économiques et sociales du programme républicain. Par exemple, le programme prévoit la souveraineté du suffrage universel ou bien la suppression effective des congrégations encore existantes. Conclusion Le radicalisme est au début un mouvement philosophique proche de l'idéal républicain. [...]
[...] Il s'incarne à travers des figures telles que Renouvier ou Buisson. Le radicalisme est aussi philosophique en s'appuyant sur le positivisme d'Auguste Comte. La foi républicaine se développe dans les milieux scientifiques, tendant ainsi vers la laïcité. A la religion naturelle se substitue ainsi dans une nouvelle étape la morale scientifique et laïque, et qui, transposée sur le plan politique, promet cette identification de la vertu et de la République C'est la revendication radicale et absolue d'une liberté d'essence métaphysique fondée sur la raison. [...]
[...] La création d'un Parti radical puis l'organisation du Congrès de Nancy permettent d'affirmer l'originalité du radicalisme. Cependant, le mouvement radical se diversifie au fur et à mesure qu'il se développe, et certains de ses membres sont favorables à un rapprochement avec les socialistes tandis que d'autres pas. Le radicalisme est au départ un mouvement aux positions tranchées, radicales. Puis, à la fin des années 1930, on constate que ce n'est plus qu'un parti jouant un rôle tampon entre les autres forces politiques, des centristes, facteur d'instabilité ministérielle. [...]
[...] En quoi le radicalisme français, malgré ses mutations, incarne-t-il la construction républicaine ? En quoi demeure-t-il consubstantiel à la République ? Les fondements du radicalisme, l'empreinte de la République Un radicalisme républicain et philosophique Le radicalisme est la seule philosophie politique de gauche à avoir, sur la question de la valeur des idées, de la conscience individuelle et de la liberté, apporté la contradiction au marxisme. En cela, le radicalisme est une idéologie à part entière nous rappelle l'historien Delfau. Le radicalisme s'attache à défendre les libertés. [...]
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