L'appellation de « Question d'Orient » a été appliquée à plusieurs séries d'évènements du XIXe siècle qui impliquaient les puissances européennes sur le continent asiatique. Il y eut ainsi une question d'Orient centrée sur l'Empire Ottoman, une autre concernant la situation en Asie centrale (Turkestan, Iran et Afghanistan) dont l'enjeu était l'accès aux mers chaudes, et une troisième question d'Orient sur la Chine et le Japon qui intéressait toutes les puissances maritimes.
On n'abordera ici que celle liée à l'Empire Ottoman, et plus précisément aux crises que traverse l'Empire Ottoman dans les Balkans à la fin du XIXe siècle : celles qui conduisirent à son démembrement et qui participèrent aux cases de la première guerre mondiale, et qui est aujourd'hui la seule à laquelle on se réfère quand on parle de question d'Orient sans plus de précisions.
[...] Le premier embrasement des Balkans (1875-1878) En 1850, l'Empire ottoman contrôle toujours l'essentiel des Balkans. Seuls lui échappent le littoral dalmatien, les îles ioniennes et le sud de la Grèce, qui, avec les îles les plus proches ont obtenu son indépendance en 1820. Par contre, la domination est formelle dans le centre de l'actuelle Serbie depuis 1829, en Moldavie et en Valachie, autonomes depuis 1830 (et unifiées en 1858), et au Monténégro. Mais à partir de 1875, la carte de la région est bouleversée. [...]
[...] Des insurrections éclatent à partir de 1909 en Albanie (pourtant largement musulmane). De plus, l'Empire est affaibli par ses défaites face à l'Italie (qui s'empare de la Libye et du Dodécanèse). Les guerres balkaniques (1912-1913) Le temps de la confrontation collective face à l'Empire ottoman va de nouveau arriver. En effet, la diplomatie russe rapproche Serbes et Bulgares, rejoints par les Grecs et les Monténégrins dans une Ligue balkanique. La guerre éclate en octobre 1912, l'armée turque est refoulée, et Andrinople prise en mars 1913. [...]
[...] La Bulgarie s'insurge également. La répression turque est alors terrible, et émeut l'Europe (c'est l'image du bachi-bouzouk qui va rester en Europe). Au printemps 1876, après s'être consultés, les États balkaniques se préparent à intervenir. La Serbie et le Monténégro entrent en guerre, mais sont facilement battus. Après des pressions sur le Sultan, et une conférence internationale à Constantinople, où les Puissances, divisées, ne peuvent imposer de nouvelles autonomies, la Russie attaque l'Empire ottoman, rejointe par la Roumanie puis par la Grèce. [...]
[...] Elle prévoit aussi le partage du reste de la péninsule entre Serbie, Grèce et Bulgarie. Mais cette dernière considère qu'elle a porté l'essentiel du poids du conflit, et que, si elle a enfin obtenu un débouché en Méditerranée, elle est spoliée dans le partage de la Macédoine. Dès la fin juin, elle déclenche une seconde guerre balkanique contre ses alliés de la veille, mais ceux-ci sont rejoints par les Turcs et les Roumains, qui ont quelques ambitions à ses dépens. [...]
[...] La Thessalie est promise à la Grèce, qui l'obtient en 1881. C'est en limitant le territoire bulgare et en le séparant en deux (la réunion aura lieu en 1885) que les puissances occidentales parviennent à limiter l'expansion russe. Et elle est compensée par une occupation autrichienne de la Bosnie-Herzégovine et de la région de Novi-Pazar, ainsi que par l'installation de l'Angleterre à Chypre, contre une promesse de défense de l'Empire ottoman en Asie et sur les détroits. Le bilan du Congrès est mitigé : il aiguise les appétits nationaux sans les satisfaire. [...]
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