Britania, rule the waves?Ce chant anglais composé par Thomas Augustine Arne en 1740 définit bien l'importance de la puissance maritime, celui qui contrôle la mer garantit sa sécurité et jusqu'au milieu du XXème siècle la puissance se mesure à l'aune de la force navale. Dès lors on peut se demander comment évolue la notion de puissance maritime durant le XXème siècle, et comment s'organise la concurrence entre les puissances maritimes « permanentes » et les puissances maritimes « occasionnelles » dans la guerre et dans la paix tout au long du XXème siècle.
[...] On en voit un exemple dès la conquête de la Norvège par Hitler en 1940 avec l'opération Weserünburg qui met en jeu la marine, la flotte et la Luftwaffe en une campagne-éclair pour s'assurer de l'approvisionnement en fer venu de Suède. L'exemple le plus frappant de cette nouvelle utilisation de la flotte est l'attaque de Pearl Harbour par les Japonais le 7 décembre 1941 par la flotte de l'amiral Nagumo composée de 6 portes-avions cuirassés croiseurs et 9 destroyers, cette opération qui détruit une grande partie de la flotte du Pacifique des Etats-Unis. Toutefois dans ces deux guerres, les puissances maritimes permanentes reprennent le dessus en trouvant des parades à ces innovations stratégiques et techniques. [...]
[...] Tout l'édifice des grandes marines du second XXème siècle est centré autour du porte avion et de sa protection. Autant le cuirassé est le bâtiment emblématique du premier XXème siècle, autant le porte avion devient à partir de 1942, le Capital Ship. Du fait de ces changements importants des flottes de guerre on assiste à des confrontations mineures le plus souvent avec une dissymétrie des forces, la maîtrise de la mer par les puissances maritimes occidentales ne peut pas être remise en cause par leurs ennemis. [...]
[...] Finalement c'est cette même flotte qui se saborde à Scapa Flow à la fin de la guerre pour ne pas être livrée aux Anglais. Sur le plan des affrontements sur mer, la Première guerre mondiale a été décevante car les gigantesques batailles navales décisives imaginées avant le début du conflit n'ont pas eu lieu. La Seconde guerre mondiales présente le même caractère déconcertant jusqu'à l'année 1942 : on ne constate que des affrontements mineurs, il faut attendre Midway pour assister à une véritable bataille décisive et encore cette bataille est plus aéronavale que strictement navale. [...]
[...] En effet, en 1942 on assiste à une révolution dans les opérations maritimes avec des batailles aéronavales gigantesques comme lors de la bataille de Midway et surtout l'emploi d'opérations combinées aussi bien sur le front européen que dans le Pacifique. Cette révolution navale semble marquer la fin du vieil adage de Nelson :"est fou le marin qui tente d'attaquer la terre" car des opérations de grande ampleur combinent à la fois la marine, l'armée de terre et l'armée de l'air pour pouvoir attaquer la terre à partir de la mer. [...]
[...] Pour que "La défense de la France soit assurée par la France" comme le souhaite de Gaulle, il faut que la France développe sa marine dans la stratégie de dissuasion. Alors la France continue dans sa longue tradition en utilisant la marine comme un outil pour s'assurer de la puissance continentale, et ne se considère pas comme une puissance maritime, sous Richelieu comme sous de Gaulle, la France est avant tout une puissance continentale mais la marine se développe à coté si elle peut permettre d'apporter un avantage à cette force continentale. [...]
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