Progrès et recul de la democratie entre les 2 guerres mondiales, cours d'histoire de 17 pages niveau lycée
Da Gaulle utilisera l'adage désormais célèbre de 1792, « se réformer ou se briser » en 1958? entre-temps la République aura revêtu des formes diverses, mais observe jusqu'en 1940 -pour ce qui nous concerne- des vices de fonctionnement. Dans toute démocratie, les institutions, nécessaires, sont relatives : elles ont besoin de la Nation, c'est-à-dire d'une réelle activité des votants, de la société, et du renouvellement intellectuel. Les institutions ont justement un grand rôle dans les crises qui parsèment l'Entre-deux-guerres : il y a tout d'abord la tendance française qui consiste à changer d'institutions en cas de problème (1940, 1944, 1958) (les USA, par exemple, ont la même constitution depuis 200 ans). Ensuite, si la République observe un véritable problème de stabilité, elle conserve ces grandes lignes de force (gauche/droite, conservateurs/libéraux/socialistes). Le grand progrès de ce début de XXe siècle, qui est, en soi, un réel progrès (si l'on regarde notamment du côté de l'Allemagne, de l'Espagne ou de l'URSS), est le maintien, quoiqu'il arrive, d'un système représentatif, donc la victoire, espérons-le, définitive, du suffrage universel. Toutes les tentatives avant 40 de déstabilisation de la démocratie libérale (notamment le 6 février) ont échoué, et on peut même avancer que la seule véritable tentative, le régime de Vichy, échouera également à « étrangler la gueuse ». Mais la République de 1918, qui a été capable de s'unir dans « l'Union sacrée » est-elle en perte de repères, en crise de « sinistrisme » selon l'expression de JF Sirinelli ?
PREMIERE PARTIE : L'APRES-GUERRE, VICTOIRES ET DEBOIRES
DEUXIEME PARTIE : LA FRANCE EN CRISE, UNE DEMOCRATIE EN BALANCE
TROISIEME PARTIE : LE PROGRES AVORTE ?
[...] Dubief, la France rentrait, malgré elle, à reculons, dans une avant-guerre Le maigre souffle coupé : l'impasse politique vers la guerre La Revue Esprit, grande représentante des non-conformistes des années 30, avait établi trois peurs françaises qui rendait l'union nationale impossible : la peur sociale, la peur de la perte de l'identité nationale, et la peur des transformations, du changement. Malgré des réformes importantes dans l'Entre-deux-guerres (notamment sur les retraites, les syndicats, la presse, les loisirs le régime n'a pas bougé. Son immobilisme instable est probablement ce qui l'a perdu définitivement. La France est faible économiquement, mais elle l'est tout autant moralement. Les raisons de la crise ne sont donc pas purement institutionnelles : les lois de 1875 sont bien moins en cause que le manque d'imagination crasse de la clase politique. [...]
[...] La crise du franc notamment n'a pas été endiguée. Ex : en 1914 : 15 francs = 1 livre sterling En 1926 : 200 francs = 1 livre En 1928 : 240 francs = 1 livre La crise paraît d'autant plus dure qu'on ne l'a pas vue arriver : en 1931, la France est plus calme, l'agitation sociale et politique (les communistes notamment) a été marginalisée . il ne faut d'ailleurs pas exagérer la portée économique de la crise. Cette dernière, beaucoup moins forte en France qu'aux Etats-Unis ou en Allemagne, est cependant plus longue essentiellement à cause de l'archaïsme des structures économiques. [...]
[...] On craint évidemment des batailles de rue entre tenants des ligues et PCF. On craint également une tentative de coup de force. Lorsque les gardes mobiles sont envoyés par Daladier, les manifestants, de tous bords, tentent de se défendre : on coupe les jambes des chevaux au rasoir, on lancent toutes sortes de projectiles, on tente de résister. Le seul véritable danger pour le régime est l'organisation farouche, nombreuse, et anti-parlementaire du colonel La Rocque, les Croix de feu : il est fort probable que les policiers de l'Assemblée Nationale auraient laissé les portes ouvertes s'il y avait eu une véritable tentative de coup d'Etat. [...]
[...] Nous avons précédemment étudié le contexte de tensions politiques intérieures renforcées par la crise morale des affaires de corruption. Juste après la mort de Stavisky, Lebrun appelle Daladier, chef intègre des Jeunes radicaux, qui constitue un gouvernement d'ouverture. Il est soutenu par Chiappe, toujours préfet de police de Paris, qui réussit à interdire une manifestation prévue pour le 4. Mais la SFIO veut se débarrasser de Chiappe, proche de Stavisky et de certaines ligues. Chiappe est alors remplacé par Bonnefoy-Sibour. [...]
[...] C'est un républicain avancé, incisif (voir ses nombreuses phrases assassines et sa propension au duel), on le nomme d'ailleurs le tombeur de ministères De bon augure pour la suite Le Président du conseil, Caillaux, en profite pour régler ses comptes avec le Père la victoire et se présente également. Le problème est que ces deux candidats, si Clémenceau a la sympathie des poilus car il reste le Père la victoire et si le second n'a pas établi de dictature comme le premier entre 1917 et 1918, ont de farouches adversaires. Caillaux, notamment, n'est pas très populaire chez les catholiques. [...]
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