Le procès de Pierre Laval devant la Haute Cour de Justice

Résumé du document

Mémoire : 'Le procès de Pierre Laval devant la Haute Cour de Justice', 70 pages d'un mémoire d'histoire contemporaine



Le choix de la collaboration, que Laval incarne au plus haut degré, fut ensuite confirmé à Montoire lors de la rencontre entre Laval et Hitler, puis lors de celle de Pétain et d'Hitler qui déclarera quelques jours plus tard « entrer dans la voie de la collaboration active avec l'Allemagne ». Il est généralement admis que cette phrase fut inspirée par Laval, qui se fendit deux ans plus tard d'une phrase qui éclipsera toutes les autres «Je souhaite la victoire de l'Allemagne car sans elle, bientôt, le communisme s'installera partout en Europe » réduite dans la mémoire collective à la plus polémique « Je souhaite la victoire de l'Allemagne ».





I L'impossible dépolitisation du procès Laval.

II Un procès factice.



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Extraits

[...] Ranimé, tant bien que mal par 17 lavages d'estomac - Laval devait mourir mais devait respecter les formes, la sentence qui avait fixé l'instant de sa mort - il fut conduit au poteau d'exécution, soutenu physiquement par deux de ses avocats, suivis par Mornet, Bourchardon, Luizet (le Préfet de Police), les gardiens, les inspecteurs et l'interne Levret. Son orgueil l'accompagnera jusque dans les dernières secondes : Un Président du Conseil meurt debout. Je rassemblerai ce qui me reste de force pour tenir la seconde qu'il faudra Et s'il n'a pas obtenu de droit de commander lui-même le peloton, comme Pucheu avait pu le faire à Alger, on ne lui passe pas la cagoule habituelle. Il chercha des yeux Mornet, qui se fait discret, et lança : Je veux parler aux magistrats. [...]

[...] Les avocats, au vu du déroulement plutôt correct des débats la veille, étaient confiants dans la tenue régulière de l'audience. Ils durent déchanter. Laval eut d'abord l'occasion de rappeler le passé peu glorieux de Mornet lorsque celui-ci dit : ( ) Ces actes, ces griefs [ceux dus à ce que le Procureur appelle le coup d'Etat du 10,juillet 1940 mais ils sont dans notre mémoire à tous. Ce sont les lois que vous avez signées, ce sont les circulaires Laval répliqua, acerbe : Et que vous avez appliqué (des rires et des rumeurs transpercèrent la salle). [...]

[...] Il recommande le premier de la Conférence, Albert Naud, un résistant. Tous deux désirent s'adjoindre un jeune confrère : Yves- Fréderic Jaffré ans. Laval rencontrera se défenseurs le 24 août alors qu'il venait d'être logé dans une nouvelle cellule . Les défenseurs de Laval ont quelque peu divergé concernant la tactique à adopter. D'un côté, il fallait éclairer l'opinion publique, sur la politique de Laval, pleinement assumée, et une fois celle-ci se rendant compte de son erreur, elle plébisciterait Laval. [...]

[...] Celle-ci est pour eux une injustice sans nom : elle est rendue possible par la mise hors la loi des collaborateurs qui repose sur l'anti-constitutionnalité de l'armistice et l'illégalité du régime de vichy, successions de gouvernements de fait. Or, pour eux, le régime de Vichy était un régime légitime et la collaboration une politique nécessaire, légitime. Il existe donc une contradiction insurmontable entre les Vichyssois et les forces résistantes. Les premiers considèrent leurs actions comme hors de jugement, les seconds n'imaginent pas un instant de ne pas juger les premiers. [...]

[...] Son ministre rendit la réponse dans la soirée. Il estime que les incidents survenus aux audiences, s'ils sont évidemment regrettables, ont été voulus et provoqués par Laval, qui sachant ce qu'il méritait, a cherché par tous les moyens à retarder son jugement ; la procédure suivie en l'absence de l'accusé à ces audiences a été celle de la loi ; la condamnation prononcée est au fond parfaitement justifiée ; en conséquence, la condamnation doit être menée à exécution. Les avocats de Laval s'étaient rendus entre-temps chez François Mauriac à qui ils arrachèrent un message de soutien à Laval, adressé à Teitgen. [...]