Si l'essoufflement et le déclin économiques relatifs de l'Europe sont déjà perceptibles en 1914, par rapport aux jeunes puissances industrielles que sont le Japon, le Canada et surtout les USA, la guerre accélère brusquement le processus entamé au début du siècle et révèle au monde un nouveau rapport de forces fondé sur la primauté américaine, en même temps que s'installe une instabilité monétaire inconnue au XIXème.
Après une courte crise en 1920-1921, l'économie des pays capitalistes connaît pendant quelques années une phase dite de « prospérité », mais qui est plus apparente que réelle et très variable suivant les pays.
[...] Aux USA, il n'est jamais inférieur à 1,8 M entre 1924 et 1929. L'Allemagne a ente 1,5 et 2 La Grande-Bretagne : jamais moins d'un million. Ce phénomène, qui pèse lourdement sur le budget (indemnités de chômage) et l'économie des grandes puissances, affecte 2 types d'industries : - D'une part les industries traditionnelles (mines, textiles) du fait de la crise des débouchés - D'autre part, les secteurs où la concentration et la rationalisation ont permis de remplacer l'homme par la machine (chômage technologique). [...]
[...] Peu de changements également dans le domaine des techniques financières, si ce n'est l'utilisation de la dévaluation de la monnaie comme moyen de stimuler les exportations. Le phénomène de concentration affecte cependant la distribution des marchandises avec le succès persistant des grands magasins et l'essor des magasins dits à prix uniques Ces derniers se répandent surtout aux USA. En Europe et notamment en France où les petits commerçants jouent le rôle d'un important groupe de pression, ils ne contrôlent qu'une part réduite du commerce de détail. Le commerce international progresse Mais à un rythme moins rapide que celui de la production. [...]
[...] Le Japon connaît une évolution de même type avec l'extension des grands trusts (zaibatsu) familiaux : Mitsui, Mitsubishi, Yasuda, etc. La Grande-Bretagne et la France ne s'engagent que lentement dans cette voie et la concentration n'y prend qu'exceptionnellement la forme de Holdings. On peut noter cependant la création de l'Imperial Chemical Industries et de l'Unilever (groupe anglo-néerlandais). En France, l'union industrielle et financière est créée par Schneider avec l'aide de la banque de l'union parisienne. On voit d'autre part se constituer, sur le plan national et international, des ententes industrielles visant à fixer entre les groupes adhérents des quotas de production à se partager sur le marché. [...]
[...] La crise de 1920-1921 et les difficultés du système monétaire international A. La crise de 1920 Ses origines : Au lendemain de la guerre, les pays manquent de denrées agricoles, de matières 1eres et de produits manufacturés. Leur reconstruction s'opérant lentement, ils doivent faire appel aux jeunes puissances extra-européennes, surtout USA. D'autre part, l'industrie américaine doit songer à satisfaire la demande intérieure en biens de consommation, sacrifiés pendant 2 ans à la mobilisation industrielle. La production continue donc de croître au cours de l'année 1920 (de environ) et les bénéfices réalisés sont aussitôt réinvestis dans un outillage économique de plus en plus puissant. [...]
[...] Les mines, les entreprises textiles, les chantiers navals sont atteints, tandis que les prix agricoles s'effondrent à la suite d'excellentes récoltes de riz en 1919 et 1920. En Europe, la Grande-Bretagne, dont les prix de revient industriels restent trop élevés, est frappée la 1ere, suivie de la France, où la production demeure cependant, très inférieure à celle de l'avant-guerre, et de l'Italie qui a 600000 chômeurs en 1921. La reprise s'effectue dans le courant de 1922, mais très irrégulièrement selon les pays. [...]
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