Le 2 décembre 1851, le Prince-Président Louis-Napoléon Bonaparte a réussi son coup d'Etat lui permettant de prolonger son mandat. Un an plus tard, à la date anniversaire du sacre de Napoléon Ier, de la bataille d'Austerlitz et de son coup d'Etat, il est plébiscité et se fait sacrer Empereur des Français sous le nom de Napoléon III, ayant rassuré les notables qui craignaient son passé familial, par la formule, « l'Empire, c'est la paix ». En septembre 1870, la France est militairement défaite, l'Empereur est prisonnier, et le second Empire est remplacé par un nouveau régime (le terme de République ne sera reconnu qu'en 1875) ; c'est donc dans la déroute militaire que disparaît le second Empire. Il est alors légitime de se demander quelle a été la politique étrangère de Napoléon et comment celle-ci a abouti à l'effondrement du régime impérial.
[...] Le Second Empire est aussi une période où la France s'ouvre économiquement, mettant fin à une longue période de protectionnisme colbertiste, par l'intermédiaire de traités de libre-échange avec d'autres pays, à partir de 1860 : avec par exemple l'Angleterre, en 1860 ou la Belgique en 1861. Les succès diplomatiques du Second Empire permettent donc le relèvement du prestige international de la France et la fin d'un isolement diplomatique datant de 1815. Ils ont donc permis de réviser en partie les traités résultant des Cents-Jours. Ces succès diplomatiques, se déroulant pendant la première période de l'Empire (1852-1860) vont donc permettre au régime de jouir de ce prestige. [...]
[...] La Prusse forme ensuite la Confédération d'Allemagne du Nord avec les Etats allemands protestants ; Napoléon III voit alors le danger d'une Allemagne unie, d'autant plus qu'un Hohenzollern, famille qui règne sur le Brandebourg, et donc sur la Prusse, a porté sa candidature pour la succession au trône d'Espagne ce qui risquerait de reproduire la situation de l'Europe au XVIème siècle, avec une France encerclée par les possessions de Charles Quint. La France tente donc de se rapprocher des Etats d'Allemagne du Sud, notamment de la Bavière, et adresse à la Prusse son désaccord concernant la candidature au trône d'Espagne d'un Hohenzollern. La Prusse retire donc sa candidature. La France n'avait pas été la seule à exiger ce retrait de candidature, et cette erreur, n'étant pas perçue la conduit à répondre aux provocations du chancelier Bismarck en déclarant la guerre à la Prusse durant l'été 1870. [...]
[...] Un autre succès diplomatique du Second Empire est l'unification italienne. Le passé carbonariste de l'Empereur associé aux intérêts français conduit à un investissement important en vue de cette unité : un traité d'alliance est signé avec le ministre de Victor-Emmanuel, Roi du Piémont. En 1859, l'Autriche attaque ce petit royaume d'Italie du Nord, qui déclenche son alliance avec la France : l'Autriche est battue à Magenta, puis à Solferino, permettant au Piémont d'annexer la Lombardie, au Roi Victor-Emmanuel de devenir roi d'Italie (les nationalistes italiens avaient pour emblème le sigle VERDI-Victor Emmanuel Roi d'Italie), et à la France de s'agrandir de la Savoie et du Comté de Nice, francophones, en 1860. [...]
[...] Le second Empire a donc disparu. Le Second Empire a donc mené une politique étrangère visant à réviser les traités de 1815, e y a réussi, ce qui lui a permis de bénéficier d'un prestige international incontestable. Les répercussions de la politique étrangère du Second Empire sont importantes par leur étendue dans le temps, tout d'abord, elle a influencé la vie politique française jusqu'en 1918, celle de l'Italie avec le nationalisme italien jusque dans les années 1930 (Mussolini a réclamé la Savoie et Nice), ainsi que celle de l'Allemagne, qui s'est méfiée jusqu'en 1914 de la revanche de la France. [...]
[...] Pourtant, c'est aussi la politique étrangère qui a provoqué la chute du régime. Napoléon III s'est lancé en 1862 dans l'aventure mexicaine, profitant de la guerre de Sécession opposant les Etats Yankees, au Nord, et les onze Etats rebelles du Sud, déchirant les Etats-Unis de 1861 à 1865, pour agir dans l'aire d'influence directe des Etats-Unis définie par le Président américain Monroe. La France soutient l'Empereur Maximilien Ier (le frère de François-Joseph de Habsbourg, l'Empereur d'Autriche) dans une guerre civile qui l'oppose au président Juarez, soutenu initialement par les Etats-Unis, aide qui diminue entre 1861 et 1865, les Américains ayant besoin de leurs armes pour leur guerre civile. [...]
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