René Raymond, Serge Bernstein, Pierre Milza, Vichy, Philippe Pétain, régime de Vichy, Maréchal Pétain
René Raymond, Serge Bernstein et Pierre Milza considèrent que le fascisme demeure étranger à la France. Les mouvements fascistes n'ont pas dépassé le stade du groupuscule et seules quelques figures intellectuelles ont été attirées par cette idéologie. Si l'on se reporte au colonel de La Rocque et aux Croix de Feu, ensuite transformées en parti de masse (le Parti Social Français), ce phénomène relève plutôt de la droite conservatrice et bonapartiste. Le départ porte aussi sur « l'Etat français » érigé dans les décombres de la IIIème République, entre 1940 et 1944, sur fond de défaite française. Plutôt qu'une forme de « fascisme-régime », la majeure partie des historiens français y voit un régime réactionnaire, à caractère personnel et dictatorial.
[...] Dans le domaine économique et social, les syndicats sont interdits au profit de l'organisation en corporations. Le droit de grève est supprimé. L'État s'arroge le droit de réglementer la production de façon très étroite, aussi bien par nécessité que par idéologie. Mais c'est dans le domaine politique que les pratiques de la Révolution nationale sont les plus autoritaires. Le corps des enseignants est purgé des juifs, franc maçons, républicainsLes fonctionnaires sont obligés de prêter serment de fidélité à la personne du maréchal Pétain. Ceux qui refusent sont révoqués. [...]
[...] La Révolution nationale rejette tout à la fois le capitalisme et le socialisme. Il s'agit aussi d'encadrer la société afin de mieux la contrôler idéologiquement. Le régime fait fusionner tous les groupes d'anciens combattants pour créer la Légion des Combattants. Celle ci a pour rôle de servir d'inter• médiaire entre l'Etat et les Français. Cependant, la Légion entre vite en conflit des administrateurs locaux. Dans le même temps, le nombre de fonctionnaires augmente de 60%. A partir de 1941, les illusions des Français commencent à se tarir. [...]
[...] En théorie, la France occupée est soumise aux lois de Vichy. Dans les faits, cela dépend du bon vouloir des Allemands, en particulier pour les affaires de Justice et de police. En plus de cela, l'occupation est une catastrophe économique. L'Allemagne exige une énorme indemnité de guerre (400 millions par jour), en plus d'une dévalorisation forcée du franc, de réquisitions d'or, d'achats non soldés, de prises de participation obligatoire dans des entreprises. L'inflation devient vite galopante. + entre 12 et 17% de la production agricole est envoyée en Allemagne, réduisant de 40% la disponibilité en bien alimentaires dans les villes. [...]
[...] Dès ses débuts, le régime a supprimé la liberté de la presse et le droit de grève, interdit les partis et les syndicats. Pour Pétain, le pays ne peut se relever, en effet, que s'il est uni. Les fonctionnaires doivent prêter serment. L'État favorise le corporatisme. En février 1942, s'ouvre le procès de Riom, on y juge les principaux hommes d'État (dont Blum et Daladier) de la IIIe République, accusés d'être responsables de la défaite. Mais le procès tourne court : d'accusés, Blum et Daladier deviennent accusateurs et dénoncent Vichy. Les Allemands ordonnent, en avril 1942, l'arrêt du procès. [...]
[...] Vichy, l'événement, la mémoire, l'histoire, folio histoire L'historien lieu de Mémoire. Hommage à Robert Paxton in L'ouvrage collectif La France sous Vichy, autour de Robert Paxton, éditions Complexe et article que l'on retrouve dans Vichy, l'événement, la mémoire, l'histoire, folio histoire Le Régime de Vichy, collection Que sais-je PUF Eric Conan et Henry Rousso : -Vichy : un passé qui ne passe pas, Paris, Fayard, coll. Pour une histoire du XXe siècle septembre 1994 Denis Peschanski : Introduction de son ouvrage Vichy 1940-1944. Contrôle et exclusion. ( éditions Complexe 1997). [...]
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