Le Parti communiste Français (PCF) a été l'objet d'une profonde évolution tant dans ses structures, sa stratégie, ses effectifs etc. Depuis ces vingt dernières années. Nous nous intéresserons à l'évolution de ce parti depuis la chute des démocraties populaires et du régime soviétique jusqu'à nos jours en nous interrogeant plus précisément sur la « mutation » réussie ou pas de ce parti sous l'égide de Robert Hue et de sa place effective sur la scène politique française depuis 1990...
[...] L'engagement communiste se dépolitise et se pragmatise : le discours idéologique laisse la place à la gestion des problèmes quotidiens. Le PCF joue plus souvent un rôle d'assistance sociale dans les quartiers ou autrefois il était le principal vecteur d'encadrement dans une sphère politique. Les militants ne militent plus pour le PC lui-même, mais choisissent des domaines qu'ils investissent : droit des femmes, éducation, Europe La sphère privée prend aujourd'hui la première place dans la vie des gens et ceux ci revendiquent une forte autonomie individuelle contre une emprise partisane trop forte. [...]
[...] Le parti communiste a tenté durant toute la dernière décennie de réussir une mutation voulue par R.Hue pour s'adapter aux changements de la base militante et électorale. Si le déclin est aujourd'hui inexorable, selon Pierre MARTIN, le Parti communiste n'est pas mort, ni maintenu en survie par le Parti Socialiste. Pour le PCF, la mort dure longtemps Il reste la seule force politique à gauche, toujours selon Pierre MARTIN, à être capable d'exister électoralement sans un accord de 1ier tour avec le PS (sur 22 députés du groupe PC d'entre eux avaient le soutien du PS au 1ier tour, les 16 autres avaient du affronter un candidat PS en 2002). [...]
[...] Enfin, le parti communiste français est, depuis 1990, en concurrence avec d'autres formations qui se réclament aussi du communisme (Lutte Ouvrière et Ligue Communiste Révolutionnaire). C'est ainsi que l'électeur se substitue à l'adhérent dans l'échelle de la légitimité communiste : il doit être valorisé dans la lutte concurrentielle autour de la marque communiste pour que dans le cadre du régime démocratique, il apparaisse comme le plus représentatif de l'idée communiste d'aujourd'hui. Enfin, Robert Hue met en place une nouvelle ligne stratégique et politique (Dominique ANDOLFATTO) : tout d'abord, il critique l'ère Marchais, principalement dans son suivisme aveugle de la politique de l'Union Soviétique. [...]
[...] Mais le déclin du parti communiste français ne s'est pas fait soudainement en 1990. La chute du monde soviétique à accéléré une tendance qui s'etait déjà amorcée depuis le milieu des années 80. En effet comme le montre Julian MISCHI, le PCF subi une remise en question du militantisme de ses adhérents, qui sont de moins en moins nombreux. Le militantisme perd son caractère politique au profit d'une identité essentiellement associative et électorale. Le travail partisan se réduit au strict minimum et perd son caractère idéologique qui était autrefois déterminant. [...]
[...] On peut dire qu'il n'existe d'électorat communiste que dans celui qui, à une élection donnée, vote pour les représentants du PCF. Le problème du parti communiste est qu'il n'arrive plus à fidéliser son électorat qui a disparut (LAVABRE et PLATONNE). D'après les études de Julian MISCHI, être communiste aujourd'hui, suppose être issus d'une certaine culture familiale et ou locale qui entraîne tant chez les anciens que chez les jeunes militants une certaine nostalgie du parti communiste et qui les poussent à s'engager ou à rester engager au sein du parti. [...]
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