Les partis communistes sont issus de scissions au sein des partis socialistes, lorsque la création du Komintern pose le problème de l'adhésion à l'Internationale et à ses 21 points.
Les partis communistes ont dès lors des caractéristiques propres : une vision du monde fondée sur le marxisme-léninisme, une politique et des mots d'ordre étroitement dépendants de la politique intérieure et extérieure de Moscou, une base militante active et entièrement dévouée à la cause du parti.
Pourtant, ils ne sont pas figés et évoluent, tant dans leurs rapports avec la «patrie du socialisme» que dans leur intégration à la vie politique de leur pays. C'est pourquoi l'étude de leur attitude face à la construction européenne ne peut se faire sans rappeler à chaque étape leur évolution interne. Nous mènerons notre étude en trois temps :
Nous verrons tout d'abord comment les partis communistes condamnent en bloc les institutions européennes, suivant en cela les positions de Moscou. Pourtant, dès cette époque le PCI se démarque du mouvement communiste international et admet les avantages que peut présenter le Marché commun.
[...] Les partis communistes s'alignent désormais strictement sur les directives soviétiques, et durcissent leur discours. C'est le début d'une longue période dans l'opposition, au moment où la bipolarisation du monde implique de choisir son camp. À la radicalisation du discours communiste répond un anticommunisme virulent : en septembre 1948, Paul-Henri Spaak n'hésite pas à comparer les partis communistes à une cinquième colonne soviétique; l'opinion publique leur est de plus en plus hostile. Ils subissent pendant l'année 1948, dans les pays où les organisations syndicales leur sont proches (CGT en France, CGIL en Italie) des scissions orchestrées et financées par des organisations américaines. [...]
[...] Le parti espagnol est ainsi un cas original au sein du mouvement communiste : alors que les grands partis communistes européens sont en crise, IU (Izquierda Unida, Gauche Unie, qui réunit l'extrême gauche) fait une réelle reconquête électorale : de aux élections législatives de 1986, IU passe à à celles de 1989, et obtient 13,46% des suffrages aux élections européennes de 1994. L'élargissement de la Communauté ne va pas sans créer des tensions entre communistes. L'entrée de l'Espagne dans le Marché commun est l'occasion d'échanges particulièrement vifs entre le PCE et le PCF qui s'y oppose. [...]
[...] Les partis communistes dans l'opposition 2. La lutte contre l'«impérialisme américain» 3. La reconnaissance du Marché Commun 1. Les remises en cause de La «voie italienne vers le communisme» À partir des années 1960, l'Union soviétique reconnaît la Communauté européenne et force le PCF à faire de même. Mais cette époque est aussi celle des grands ébranlements au sein du mouvement communiste international, avec la rupture sino-soviétique, le tiers-mondisme, la crise tchécoslovaque. Dans ce contexte, le PCI revendique de plus en plus l'indépendance des partis et le choix d'une «voie nationale», ce qui l'amène à devenir un fervent partisan de l'eurocommunisme Le Marché Commun : le combattre ou l'utiliser ? [...]
[...] La République est adoptée en juin 1946; le PCI est alors le troisième parti italien avec environ 20% des voix, à égalité avec le parti socialiste et derrière la Démocratie chrétienne qui recueille après 35% des suffrages. Mais la guerre froide rompt cette coalition. En mai 1947, les communistes sont chassés du gouvernement par de Gasperi. Le départ plus ou moins forcé de tous les ministres communistes des gouvernements d'Europe occidentale s'effectue en quelques semaines. Cette simultanéité, contemporaine de l'offre Marshall en juin 1947, est due principalement à l'intervention politique de l'administration américaine et au durcissement de l'attitude des partis communistes. [...]
[...] La «voie italienne vers le communisme» Après l'échec du projet de la CED, la construction européenne semble compromise. Pourtant, elle reprend dès l'année 1955 avec la conférence de Messine et les travaux de relance européenne du comité Spaak. Tout ceci aboutit en 1956-1957 à la mise en place d'une organisation européenne de l'énergie atomique et au traité de Rome (25 mars 1957) qui crée le Marché commun. Celui-ci est une réalité dès 1959, dont les partis communistes doivent tenir compte. [...]
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