Mirabeau est un noble provençal déclassé (il porte le titre comte). Il mène une jeunesse débauchée, marquée par des aventures amoureuses, des dettes et de nombreuses années de prison (il est souvent enfermé sur lettre de cachet de son père) et d'exil. François Furet écrit que « Les tempêtes de sa vie l'ont armé pour les tempêtes nationales ». Il écrit un Essai sur le despotisme (1775) et un traité intitulé Des lettres de cachet et des prisons d'Etat (1777), dans lesquels il dénonce les pratiques judiciaires de la monarchie.
Louis XVI(1754-1793)est le petit-fils de Louis XV. D'abord duc de Berry, la mort prématurée de son frère aîné, le duc de Bourgogne, puis celle de son père, en font le Dauphin de France à partir de 1765. Son père et son grand-père lui préfèrent ses frères, le duc de Bourgogne d'abord, puis le comte d'Artois et le comte de Provence. De caractère renfermé, il se passionne pour la chasse et la serrurerie. Il n'a que peu de goût pour les représentations sociales inhérentes au « métier de roi » auquel il est mal préparé.
Marie-Antoinette (1755-1793) est la plus jeune fille de l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche.
Après la guerre de 7 ans, qui affaiblit la France, son mariage avec le dauphin de France, futur Louis XVI, en 1770, doit sceller définitivement l'alliance franco-autrichienne conclue en 1756 (pour répondre à celle entre la Prusse et l'Angleterre).
Elle devient reine de France en 1774, mais n'a pas été préparée à la tâche qui l'attend.
Populaire à son arrivée, elle perd assez vite l'affection du peuple français, ce qui contraste avec la sympathie qui entoure assez longtemps Louis XVI.
Danton appartient à la petite bourgeoisie champenoise. Il fait des études de droit, épouse la fille d'un riche cafetier parisien et achète avec sa dot la charge d'avocat au conseil du Roi en 1787.
Il ne fait pas partie de l'Assemblée Constituante. Son activité politique s'exerce d'abord sur la scène plus restreinte que sont les clubs : il est membre du club des Cordeliers, dans le quartier de l'École de Médecine, au recrutement plus populaire (ouvert aux citoyens passifs et aux femmes) et aux idées plus avancées que le club des Jacobins.
Robespierre fait de brillantes études au collège Louis-le-Grand à Paris. Il devient avocat dans sa ville natale d'Arras, où la bonne société le reçoit dans ses salons. Il mène une existence terne mais respectable : P. Gueniffey parle d'un « parfait spécimen de la bourgeoisie de son temps » et F. Furet d'une « passion de la conformité ». Toutes les formes d'indécence (cf. débauches de Mirabeau et de Danton) lui font horreur. Il fait donc en quelque sorte l'expérience personnelle de la vertu qu'il ne cessera de vanter des années après. Dès 1790, on parle de lui comme de l'« Incorruptible ».
[...] Gueniffey) pour les rappeler, au moindre écart, au respect de la souveraineté nationale. - Il pense incarner le peuple, qu'il croit naturellement bon (c'est un fervent admirateur de Rousseau). Il supprime en lui toute frontière entre le privé et le public, sacrifie tout à la transparence, immole tout intérêt personnel sur l'autel de ce "sentiment impérieux" qui lui a fait épouser la cause du peuple (P. Gueniffey). - Il s'oppose au veto royal et se lance presque seul dans une campagne acharnée contre le suffrage censitaire. [...]
[...] Il décline inlassablement le thème de la vertu persécutée et du triomphe inéluctable du crime. - P. Gueniffey conclut ainsi sur la personne de Robespierre : Aucun des acteurs de la Révolution n'a épousé son époque comme Robespierre, aucun ne s'y est confondu au point que son supplice devienne la conclusion de nombreuses histoires de la Révolution (celle de Michelet par exemple). [...]
[...] Danton n'est pas élu à l'Assemblée Législative et se réfugie quelques mois en Angleterre. - Il connaît son heure de gloire après le 10 août 1792, qui ouvre une fracture dans la vie de Danton ; hier meneur de quartier, demain chef de la Révolution (Mona Ozouf). Il devient membre du Conseil exécutif provisoire par la grâce du canon selon l'expression employée par Camille Desmoulins. Il est ensuite nommé ministre de la Justice par l'Assemblée Législative mais occupe dans les faits les fonctions d'un premier ministre en éclipsant tous les autres ministres par son autorité naturelle. [...]
[...] Pendant tout le temps où l'on hésite encore sur les véritables dispositions du roi, elle est ainsi rangée parmi les adversaires absolus de la Révolution. - Dès 1790, que F. Furet qualifie pourtant d'« année heureuse les pamphlets dirigés contre elle se font de plus en plus violents : La libertine est devenue une putain, l'intrigante est assoiffée du sang de ses concitoyens, l'Autrichienne proclame son obsession de trahir la Révolution écrit Jacques Revel. On parle dans ces pamphlets d'une femme plus scélérate qu'Agrippine / dont les crimes sont inouïs, / plus lubrique que Messaline, / plus barbare que Médicis L'antienne sera reprise par les journaux, notamment Le Père Duchesne d'Hébert. [...]
[...] Cet avènement suscite la liesse populaire, Louis XV mourant mal aimé de ses sujets après 59 ans de règne. Des médaillons sur lesquels ont voit d'un côté les profils de Louis XII et de Henri IV, deux bons rois et de l'autre celui de Louis XVI, avec la légende suivante : XII et IV font XVI témoignent de cet enthousiasme. Mais il laisse ensuite cette popularité s'enliser dans l'impopularité de la Cour et de la reine, étrangère et frivole (cf. [...]
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