Orient asiatique contemporain, domination européenne, Asie, Asie des asiatiques, pan-asiatisme
À partir de la Renaissance, le terme d'Orient s'applique en Europe aux mondes musulman, indien et chinois. Il est assimilable à une Asie minime sensu. À partir du XIXe siècle, la géographie moderne crée des toponymes pour identifier les nouveaux espaces explorés.
[...] À l'issue de leur retrait du Viêt-nam (1975), la nouvelle doctrine du Pacifique propose un espace de coopération encore plus vaste au sein du Pacific Rbn. Elle se profile comme une réponse aux efforts autonomes des Japonais et de l'ASEAN naissante (1967) et comme une prémice de l'APEC (Asia Pacific Economie Cooperation), lancée par l'Australie (1989) et pilotée par les Etats-Unis. Mais, à mesure que renaît l'idée d'Asie orientale au sein des pays asiatiques eux-mêmes, cette notion d'Asie- Pacifique recule. [...]
[...] Le Japon apparaît alors pour beaucoup d'intellectuels ou de militants comme le fer de lance de la résistance asiatique face à l'Occident. Il accueille le plus grand nombre d'étudiants chinois en voyage à l'étranger au début du xxe siècle et fournit le vocabulaire pour traduire la modernité venue d'Occident. En utilisant les idéogrammes chinois, les Japonais traduisent des concepts comme démocratie philosophie science liberté» ou socialisme En 1924, à Kobe, Sun Yat-sen (1866-1925), le grand leader républicain chinois, prononce un discours en faveur du grand asiatique (=idéologie et/ou mouvement qui prônent l'identité commune des Asiatiques) fondé sur une alliance entre la Chine et le Japon. [...]
[...] L'orientaliste français De Rosny est probablement l'un des premiers à ne l'utiliser que pour le Japon. En 1901, l'École française d'Extrême-Orient définit l'« Extrême-Orient comme comprenant Inde, Indo-Chine, Chine, Japon, Insulinde Son espace correspond à ce que Friedrich Hegel (1770-1831) appelle l'« Outre-Asie Le géographe Jules Sion le dénomme «Asie des moussons (1928), Cette appellation rompt avec une vision européocentrée, mais elle introduit une optique déterministe en supposant qu'un type de climat induit un type de civilisation. En outre, tant sur les critères climatologiques qu'anthropo- culturels, les scientifiques délimitent différemment l'Asie des Moussons. [...]
[...] À moins qu'East Asia ne recouvre ces deux ensembles. Dirigeants et géopolitologues américains privilégient ensuite la notion de Façade asiatique du Pacifique qui conforte leur idée d'un océan Pacifique situé au centre du monde et bordé par les Etats-Unis Les toponymes d'Asie du Sud-Est et d'Asie méridionale En 1833, le navigateur et explorateur français Dumont d'Urville invente Micronésie Mélanésie et son botaniste. Lesson, Malaisie Face à la connotation ethnique véhiculée par les deux derniers termes, d'autres proposent un registre topographique : Indo- Chiné (Malte-Brun, 1837), Indonésie (Logan, 1850), Insulinde (Dekker, 1859), Australie s'impose en 1817. [...]
[...] Le toponyme d'Indonésie, forgé par les colonisateurs, est adopté par les nouveaux dirigeants locaux qui y voient un ferment de continuité unitaire au cours de la décolonisation (1945-1949). En revanche, à mesure que la colonisation se démantèle et que se créent de nouveaux États- nations, le toponyme d'Indochine recule au profit d'autres noms de pays, comme le Viêt-nam. Le Cambodge devient le Kampuchea sous le tragique et sanglant épisode des Khmers rouges (1975-1979). La dictature militaire, toujours présente, change le nom de Birmanie en Myanmar (1989), d'origine birmane ancienne L'Asie-Pacifique L'expression Asie-Pacifique apparaît au cours des années 1960. [...]
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