Il convient de s'interroger sur le lien entre nazisme et guerre. En effet, les populations allemandes sous domination nazie n'ont connu de la guerre que les privations alimentaires et les bombardements, et encore, sous les deux dernières années du conflit seulement. Ne serait-ce pas là un phénomène somme toute marginal ?
Bien évidemment, il ne faut pas s'en tenir là ; tous les dignitaires du Reich et les membres de l'appareil d'Etat, tous ceux qui ont intériorisé la pensée nazie ont en commun une expérience matricielle : la Grande Guerre.
[...] Le monde, tel qu'il est, est un agrégat de races, lesquelles sont hiérarchisées. Le sommet est occupé par la race nordique (avec ces caractéristiques physiques), le bas par les slaves et les asiatiques, présentées comme incapables de vivre en communauté et perverties par le métissage. Le cas à part est la race juive, qui s'accapare les forces vives des autres puisque c'est une nation sans sol ni espace, et qui parvient à ne pas se mélanger aux autres. Le monde tel qu'il doit être, c'est la primauté réservée à cette race aryenne, laquelle vivra non pas en simple société (Gesellschaft) qui est la forme première de l'association humaine, mais en communauté (Gemeinschaft) qui sous-entend entraide, solidarité, pureté, vitalité, espace. [...]
[...] On ne sait pas. La 3ème étape est celle des enfants, même ceux en dessous de 4 ans étapes donc vers l'exhaustivité de la violence. Là réside la violence génocidaire : dans cette fuite vers un nouveau seuil, avec un principe de systématisation après chaque franchissement de seuil. Pour que la génocide se mette en place et que les seuils se franchissent dans un continuum vertigineux qui est une fuite en avant, une seule condition : le passage à l'acte. [...]
[...] Leur discours est encore très militarisé. Ce nationalisme völkisch (populaire) relaye le thème de la disparition de l'Allemagne, voulue par une ligue internationale. Les jeunes élites qui baignent dans cette culture de guerre ont massivement versé dans ce discours et ces mouvements. Le NSDAP en est un parmi d'autres, et jouit même d'une faible considération, pour sa propension à s'adresser aux masses et pour son attentisme dans la crise de la Ruhr. Le peu démocratique régime de Weimar est donc miné par le bas, par des jeunesses élitaires ou élitistes qui propagent et structurent l'angoisse eschatologique d'une nation largement traumatisée par la défaite de 1918 et ses conséquences. [...]
[...] De grands mouvements de population sont donc opérés, d'abord vers les ghettos de Pologne. Ceux-ci sont transformés dès 1940 en véritables mouroirs. Projet euthanasique et question juive se lient alors. Il convient dès lors de dépasser les quelques initiatives locales d'extermination et de les fédérer dans un plan d'ensemble et massif. Eichmann et Heidrich sont chargés de réfléchir à la solution finale. L'extermination totale par fusillade, la déportation totale ou l'extermination indirecte sont jugées trop lentes, trop coûteuses et irréalisables. [...]
[...] Le nazisme et la guerre Il convient de s'interroger sur le lien entre nazisme et guerre. En effet, les populations allemandes sous domination nazie n'ont connu de la guerre que les privations alimentaires et les bombardements, et encore, sous les deux dernières années du conflit seulement. Ne serait-ce pas là un phénomène somme toute marginal ? Bien évidemment, il ne faut pas s'en tenir là ; tous les dignitaires du Reich et les membres de l'appareil d'Etat, tous ceux qui ont intériorisé la pensée nazie ont en commun une expérience matricielle : la Grande Guerre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture