Fiche d'Histoire Contemporaine: Nationalisme et sentiment national en France (1870-1914) (5 pages)
Le sentiment national en 1871
Au lendemain de la guerre franco-prussienne, la France est vaincue, humiliée, ses armées ont été impuissantes face aux troupes prussiennes, le pays est envahi, les centaines de milliers de Français sont emprisonnés en Allemagne, les puissances européennes l'abandonnent, elle doit accepter l'unification allemande à Versailles et signer le traité de Francfort. Dans ces conditions deux priorités s'imposent au Français : expier les péchés qui amenèrent la punition divine (Ordre moral) et comprendre les causes de la défaite.
La réaction républicaine fut un repli sur soi, on cherche au plus profond de l'histoire de France un justificatif à un patriotisme de l'orgueil. La défaite crée un nouveau nationalisme, alimenté par le désir de revanche. Ce terme de « revanche » sera introduit par Gambetta lors de l'enterrement du maire de Strasbourg au printemps 1871 « Il faut que les républicains s'unissent étroitement dans la pensée d'une revanche qui sera la protestation du droit et de la justice contre la force et l'infamie. » Le vieux jacobinisme cocardier et guerrier renaît. La littérature produit de nombreux ouvrages ayant pour thème la revanche : Les chants du soldat de Déroulède pour n'en citer qu'un seul. La France va se consacrer activement à vouloir reconquérir ses territoires perdus (ce nationalisme de plus en plus virulent rend toute reconciliation avec l'Allemagne impossible).
Pour les intellectuels le diagnostique de la défaite est simple, la France légère et indisciplinée a été vaincue par la science et la méthode allemande. On assiste dans les années 1870 et 1880 à une réforme générale des institutions françaises sur le modèle prussien pour le renforcement de la patrie: armée, recherche, école ?.
La résurrection nationale a commencé.
Vers un nouveau nationalisme
Après la guerre la notion de nationalisme prend un nouveau visage en France. On cesse de raisonner selon le vieux schème de la nation état définie par la race et la langue. En effet de nombreux penseurs, tel l'historien Fustel de Coulange (lettre à Th Mommsen « La patrie c'est ce qu'on aime »), proposent une nouvelle définition de la patrie et de la nation. La nation n'est plus juridiquement, linguistiquement ou géographiquement définie, elle est une « âme ». Elle réunit des hommes autour d'un même passée et d'un projet d'avenir commun. Le deuil, la défaite sont perçus comme le ciment d'un nouvel effort commun, ils imposent un devoir : la revanche. La défaite de 1870 sera la source d'énergie nouvelle. Ainsi, en 1880 Paul Bert s'adressera en ces termes à la jeunesse française « Aimez notre noble, notre chère patrie, aimez la d'un amour ardent, exclusif, chauvin?..On ne discute pas du mérite d'une mère surtout quand elle a perdu des enfants »
Le nationalisme des débuts de la III ème Rép ne reste cependant qu'un patriotisme militaire, il est empreint par le désir de retrouver l'Alsace et la Lorraine. On a affaire à l'époque à un nationalisme de gauche.
I) L'humiliation et le désir de revanche
II) Le boulangisme
III) La ultima marcha a la guerra (la paix armée)
[...] La guerre éclate, il est promu lieutenant-colonel et fait partie de la garnison de Paris. Il sera de nouveau bléssé à la tête de ses troupes à Champigny (sortie torrentielle ratée du siège de Paris). Blessure = grade (comme d'habitude) et on le bombarde officier de la légion d'honneur. Officier versaillais il est blessé (ce type est une véritable passoire) au début de la Commune, il évite ainsi de participer à la semaine sanglante. A la fin de l'année 1871 on veut le rétrograder car son ascension est jugée trop rapide (colonel à 32 ans), Boulanger est scandalisé (spéciale dédicace à M Triebel). [...]
[...] L'uniforme impose le respect. Cependant l'armée, désoeuvrée (répression de quelques grèves, petites aventures coloniales, défilés) s'endort. La colonisation La colonisation, bien qu'ayant été motivée par de nombreuses autres causes, est vue comme un moyen de regagner le prestige perdu lors de à la défaite de 1870. De 1880 à 1914 la France va se lancer dans l'aventure coloniale pour se tailler un immense empire (Afrique, Pacifique et Indochine) au nom du patriotisme. Cette ruée vers les terres non occupées fait oublier de nombreux échecs, allant de la perte de l'ancien Empire (Indes, Canada ) , à l'inévitable guerre franco-prussienne, en passant par l'aventure mexicaine. [...]
[...] Boulanger devint le chef de cette coalition hétéroclite dont il était le seul lien. Il profita du scandale Wilson un député, gendre du président de la République Grévy, qui vendait au plus offrant la Légion d'honneur pour exposer un programme politique sommaire: l'élection d'une assemblée constituante. Habilement épaulé par une presse d'opinion virulente (l'Intransigeant), il se présente, avec un programme simple dissolution, révision, revanche à une série d'élections partielles, il bénéficie de la première manifestation de l'antiparlementarisme dans l'histoire de la RépubliqueCela lui permettait de faire secrètement des promesses à tout le monde. [...]
[...] L'enseignement exhalte le sentiment patriotique revanchard, il imprègne l'école et les mentalités, N'en parlons jamais mais pensons y tjrs dira Gambetta. La revanche ne viendra cependant que bien plus tard, en effet la France isolée par les systèmes d'alliance bismarckiens ne peut affronter l'Allemagne. De plus ce dernier détourne les apétits du taureau gaulois vers les colonies, où la France va concentrer la majorité de son action militaire jusqu'en 1914. Les relations franco-allemandes se détendent un peu. Ce nationalisme va placer l'armée et les interventions militaires au premier plan. [...]
[...] En 1913, il était à nouveau ministre des Finances quand son nom fut mêlé à un scandale ; le directeur du journal le Figaro, Gaston Calmette, menait une campagne de presse extrêmement violente, dans le style de l'époque. Bouleversée, Mme Caillaux se rendit au bureau de Calmette et le tua d'un coup de revolver. Caillaux démissionna, ce qui l'empèchera de tenir un quelconque rôle au cours de l'été 1914. Sa femme fut acquittée par la cour d'assises en juillet 1914, quelques jours avant la guerre. _ Jean Jaurès qui hurle à la paix , on le considère dc comme un traitre . [...]
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