Au XVIIème siècle, Paris était réputée pour être "la capitale de l'ordure et du pissat". En effet dès le Moyen-âge, l'hygiène n'était pas vraiment de rigueur : les parisiens faisaient leur besoin dans les rues, et l'idée d'évacuation des excréments n'avait même pas encore été soulevée. Pourtant dès le XVIIème siècle, l'hygiène corporelle commence à faire partie intégrante des moeurs, du moins dans les classes les plus hautes. Comment les habitudes corporelles et hygiéniques ont-elles évolué autant en l'espace de quelques siècles ? Nous verrons à travers cette étude l'évolution de l'hygiène depuis le Moyen-âge jusqu'au XVIIIème siècle : comment les toilettes sont apparus ? Quels ont été les aménagements urbains à Paris ? Comment a évolué le comportement du parisien par rapport à son corps ? (...)
[...] D'où il résulte que la réunion de ces deux matériaux est insuffisante pour retenir des matières et des liquides qui travaillent perpétuellement à les désunir'' (Pierre Giraud). Aucun soin n'était apporté à l'étanchéité des fosses. Elles dégageaient d'après les médecins de mortelles exhalaisons lorsqu'elles furent fissurées. Des vidangeurs, appelés aussi Maître Fifi ou chevaliers de la brune, étaient chargés de vider ces fosses; ils travaillaient de nuit de 10h du soir au petit matin et gagnaient 4 à 6 francs de salaire. [...]
[...] En effet, l'excrément était à cette époque l'un des supports du rire. L'hygiène à la Renaissance et au XVIème siècle : le début des législations et des plaintes Une littérature scatologique foisonnante connu son apogée au XVIème siècle avec Rabelais ou Eustorg De Beaulieu (scatomane déclaré érotique et violent), qu'on peut citer : "Pet parfumant le con d'une lingère Pet bondissant haut et clair sans discord Toujours joyeux, chantant jusqu'à la mort . " La décharge du ventre était très importante à la Renaissance; pour les médecins, il ne fallait pas se retenir. [...]
[...] Swift proposait de construire des édicules peints, draps en coton, avec aniterge, à 2 sous l'entrée, qui rapporteraient un revenu considérable. Il faudra néanmoins encore attendre pour que cela se réalise. Au cours de la deuxième moitié du XVIIIème siècle, apparu l'idée d'installer des "barils d'aisances", sorte de brouettes, dans les rues. L'enlèvement des déchets était confié à de gros cultivateurs de la proche banlieue qui possèdaient du personnel, des chevaux et des tombereaux (charrette à deux roues en forme de caisse, que l'on basculait d'avant en arrière pour en vider le contenu). [...]
[...] Les vidangeurs continuaient leur travail; mais ils étaient étroitement surveillés par les autorités car on pouvait tout découvrir dans les latrines, y compris des enfants . Il était interdit de jeter le contenu de leurs tonneaux dans la Seine (le trajet était long jusqu'aux voiries). Il y avait 3 voiries à Paris en 1722 : Montfaucon, Faubourg St Germain et Saint Marceau. A la fin du XVIIIème siècle, les vidangeurs étaient à la mode dans les milieux philosophiques. [...]
[...] L'hygiène au Moyen âge : hygiène élémentaire et ton de liberté au regard de l'excrément. Au XIIème siècle, les toilettes n'existant pas, les besoins se faisaient dans des pots qui étaient ensuite vidés dans les latrines publiques ou par la fenêtre. Le pot devait être en verre mince et blanc pour que l'on puisse voir la couleur de l'urine. Les premières chaises percées firent leur apparition pour les familles aisées. Pour évacuer tous ces excréments il y avait en ville le "merderon", canal à débit très lent qui longeait la cité, qui recueillait urine et matières fécales, c'était alors une sorte d'égout extérieur. [...]
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