Exposé d'Histoire consacré au monde rural du XXe siècle.
[...] Le monde rural au XXe siècle se définit donc comme paradoxalement préservé au terme d'une évolution brutale. Entre 1900 et 1931 (date à laquelle la population urbaine dépasse la population rurale), le déclin rural est combiné avec l'apogée paysan. Ce déclin général, ou exode rural, voit dans cette période plus de ruraux quitter les campagnes pour les villes, certaines régions très rurales étant particulièrement touchées : la Lozère a perdu un sixième de ses habitants. Pourtant la même période voit l'apogée paysan se traduire par la multiplication des propriétaires (deux tiers de la SAU sont en faire- valoir direct en 1931) et le déclin du métayage ; par la lente amélioration des techniques agricoles avec, en tracteurs concentrés surtout dans les terres à blé et à betteraves du Bassin parisien ; par l'amélioration des rendements, doublés entre 1913 et 1938 pour le blé, par l'accession des paysans à la modernité avec l'électrification des trois quarts des communes réalisée en 1931. [...]
[...] Dans ces villages cependant la modernité progresse : la radio est présente en 1962 dans des foyers ruraux. Nombre de pratiques anciennes disparaissent de ce fait, comme la lessive collective au lavoir. Le monde rural au service des villes De 1962 à nos jours, les paysans devenus techniciens voient se développer la rurbanisation. Le développement de l'agro-industrie devient l'emblème de la Picardie ; l'agriculture française, aidée par l'intégration dans l'Europe avec la PAC (1962) et par nombre de réformes comme la loi-cadre Pisani de 1960-1962, se tourne de plus en plus vers l'exportation. [...]
[...] De ce fait, autour des villes et dans les régions touristiques, les citadins sont de plus en plus nombreux à s'installer dans les campagnes : il y a aujourd'hui plus d'ouvriers dans les communes rurales que dans les communes urbaines. La préservation de l'environnement devient une mission dévolue aux agriculteurs (loi de 1998) et, à côté de la FNSEA qui avait accompagné la modernisation des campagnes, se développe un syndicalisme insistant au contraire sur sa préservation (Confédération paysanne). Les colères paysannes, toujours vives, ont changé de nature en même temps que le monde rural français ne se pense plus désormais qu'en fonction des demandes de la ville. [...]
[...] Révolution agricole : il y a plus de 1 million de tracteurs en 1962 ; l'INRA créé en 1946 a mis au point de nouveaux plants plus rentables et très vite adoptés, comme le blé belle de Choisy ; la surface moyenne des exploitations atteint 20 ha en 1963 tandis que le nombre des micro- parcelles de moins de 1 ha a diminué de moitié. Intégrés totalement au système économique grâce à l'action croissante du Crédit Agricole créé en 1920, les paysans ne produisent plus qu'à la marge pour leur propre consommation et sont devenus des techniciens. Ces progrès de la productivité accélèrent l'exode rural en diminuant encore les besoins en main-d'oeuvre. [...]
[...] Le monde rural au XXe siècle La fin des terroirs (E. Weber) Vieux pays agricole, la France, rurale à en 1911, est devenue urbaine à en 2001. Il y avait 22 millions de ruraux en 1911, ils sont 13,5 millions en 2001. Le déclin est donc relatif et absolu. Le même déclin affecte la population agricole : d'agriculteurs dans la population active en 1906, contre en 2001. La structure sociale du monde rural a donc changé en profondeur au cours du siècle. [...]
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