A l'échelle européenne, les droits syndicaux sont marqués par de multiples variations régionales, et sur des incertitudes sur ce que peut recouvrir une politique syndicale /sociale. Deux attitudes : l'une apparaît fin XIXe : le pauvre est un marginal inutile, la pauvreté n'a aucun intérêt ; la charité ne sert pas à grand-chose. La figure du pauvre est celle de l'ouvrier, porteur du désordre.
A partir des années 1820 apparaît une nouvelle science avec de nombreuses études sur le terrain, d'abord par des organisations caritatives et des philanthropes, puis les pouvoirs publics : la sociologie. Ces enquêtes s'accompagnent de données chiffrées : apparition de la statistique. Les riches vont « étudier » les pauvres. L'un des pionniers de cette science est l'économiste De Sismondi (Précis d'économie politique, 1818).
Se met en place l'opposition capitaliste / travailleur. Cette situation d'enquête s'accompagne par d'autres notions : le bourgeois Booth mène des enquêtes à Liverpool et crée la notion de « seuil de pauvreté » : niveau nécessaire à la reproduction de la force de travail. Il met en évidence l'existence de salariés, dans l'Angleterre des années 1820 – 1840, qui ne gagnent pas de quoi se nourrir. Comment sortir de cette nouvelle donne économique, comment analyser les mécanismes économiques et sociaux de production de la misère ?
[...] Mutualité et syndicalisme : le rôle des sociétés de secours mutuel Les syndicats créent des organisations qui leur sont liées : en se syndiquant, on a des aides. En France, les syndicats se forment tardivement ; en 1852 Napoléon III crée un système d'assistance mutuelle (influence de Saint-Simon). Le système est organisé géographiquement, par communes, au nombre de membres limités à 500 (fractionnement), avec à leur tête des dirigeants nommés dont le maire. Il y a donc une séparation entre syndicalisme et mutualisme par rapport aux Anglais et aux Allemands : les syndicats de français n'ont jamais réussi à offrir des services, car les mutuelles ont été créées 30 ans avant la légalisation des syndicats, ce qui explique la baisse du syndicalisme français. [...]
[...] L'Organisation nationale pour la protection du travail veut limiter le temps de travail, l'utilisation illimitée du droit de grève et l'amélioration des salaires. À partir de 1830 est créée la notion de liberté du travail : le gréviste est un gêneur pour l'entrepreneur ; cela permet d'imposer des services minimums. Les tribunaux l'utilisent pour juger de la légalité ou non d'une grève. L'Angleterre passe par la justice pour organiser les rapports sociaux. Quel est le cas sur le continent ? [...]
[...] Le premier allégement ne viendra qu'en 1864 avec la fin de l'interdiction du droit de grève .Les Etats Allemands sont fortement influencés par l'exemple français : là encore, les associations sont interdites. Il faut attendre l'unité allemande pour que l'idée fasse son chemin comme contrepoids nécessaire. Sont cependant exclus les travailleurs les transports, les serviteurs mais là encore il y a un flou juridique : peu à peu émergent des tolérances Tolérance sans organisation syndicale légale En France, l'interdiction du droit de grève est supprimée, mais elle n'est pas non plus autorisée on est dans une phase intermédiaire : la préparation d'une grève serait assimilée à une association et réprimée. [...]
[...] La loi prévoir une aide aux plus défavorisés avec un impôt spécifique ; or on constate une croissance des dépenses dues à la loi. Le nombre des pauvres augmente avec l'exode rural, la mécanisation, etc. et il apparaît que la loi conduit à une impasse budgétaire. En 1834 est votée une nouvelle loi qui a pour objectif de dissuader aux pauvres pour demander l'aide : on les met au travail en créant des Works Houses où les familles sont séparées, avec les cheveux rasés et un costume particulier (assimilé à des prisons). [...]
[...] La modernisation politique et sociale de l'Europe et des Etats-Unis (1850- 1914) droits syndicaux et politiques sociales : variations et incertitudes À l'échelle européenne, ils sont marqués par de multiples variations régionales, et sur des incertitudes sur ce que peut recouvrir une politique syndicale/sociale. Deux attitudes : l'un apparaît fin XIXe : le pauvre est un marginal inutile, la pauvreté n'a aucun intérêt ; la charité ne sert pas à grand-chose. La figure du pauvre est celle de l'ouvrier, porteur du désordre. [...]
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