L'effondrement du IIIème Reich, auquel il assiste au sein de sa famille à Röhndorf, apporte à Konrad Adenauer la liberté, mais - en même temps - il prend à la fois conscience de l'étendue de la pénurie matérielle dont sont victimes les Allemands et craint que les vainqueurs ne soient décidés à leur faire payer très cher les crimes nazis : la capitulation sans conditions et les accords de Potsdam semblent un prélude à l'effacement de l'Allemagne de la carte mondiale...
[...] Aussi peut-on peut-être excuser plus facilement à Adenauer le caractère autoritaire qu'on devine en filigrane en lisant les Mémoires, quand on se souvient qu'il fait figure de trait d'union entre l'Etat totalitaire du passé et le présent démocratique et pluraliste de l'Allemagne. Joseph Rovan, Histoire de l'Allemagne, Edition du Seuil, 2ème éd p et 752 cf. Andreas Hilgruber Deutsche Geschichte 1945- 1986 die ‘deutsche Frage' in der Weltpolitik Kohlhammer, 8ème éd p p Oswald Hauser Weltpolitik III 1945-1953, Wember , Göttinger p Terence Prittie Konrad Adenauer. [...]
[...] Destitué par les nazis, le docteur Konrad Adenauer, exemple de résistance passive motivée par le catholicisme, s'est abstenu de toute compromission avec le régime. L'historien Joseph Rovan le caractérise cet homme d'Etat ainsi : prudent et solitaire, tacticien génial ; pour son rival social-démocrate Kurt Schumacher, Adenauer, né en 1876, est un vieillard malicieux, pantin des Américains Adenauer fait débuter ses Mémoires en septembre 1944 lorsqu'il est incarcéré à la prison de Brauweiler. I. Introduction et bref aperçu L'effondrement du IIIème Reich, auquel il assiste au sein de sa famille à Röhndorf, apporte à Konrad Adenauer la liberté, mais - en même temps - il prend à la fois conscience de l'étendue de la pénurie matérielle dont sont victimes les Allemands et craint que les vainqueurs ne soient décidés à leur faire payer très cher les crimes nazis : la capitulation sans conditions et les accords de Potsdam semblent un prélude à l'effacement de l'Allemagne de la carte mondiale. [...]
[...] Adenauer avait obtenu le 26 mai 1952 un jour avant la signature du contrat de la CED auquel le traité allemand était lié par junctim la fin de la limitation de la souveraineté allemande, qui n'entrera néanmoins pas en vigueur en raison de l'échec de la CED. Loin d'exprimer une rancune vis-à-vis de l'Assemblée Nationale française qui avait refusé la ratification, Adenauer conclut pensif: Combien de difficultés le monde libre se fût épargnées en ratifiant le traité de la C.E.D. [...]
[...] Ainsi, avec compréhension pour le besoin de sécurité des Français, il utilise le statut sur la Ruhr comme tremplin pour proposer en mars 1950 à la France une union économique. Dans ses Mémoires Adenauer se présente comme un acteur avisé et lucide lorsqu'il interprète les différentes étapes de l'évolution de l'idée européenne, notamment lors du récit de ses rencontres avec Schuman et Monnet. Adenauer se dit de parfait accord avec le plan Schuman, et ceci car il soutient la visée d'abord politique de ce rapprochement, qui, tout comme le Conseil de l'Europe, pourrait permettre à l'Europe de faire entendre sa voix, si la paix était menacée dans un monde désormais régi par l'antagonisme USA-URSS. [...]
[...] La république fédérale nouvellement fondée n'est pas, dans son premier temps, un Etat souverain. Adenauer entretient certes, la correspondance reproduite en témoigne, de bonnes relations avec les trois hauts commissaires représentants des puissances occupantes qui résident sur le Petersberg près de Bonn, mais ceux-ci limitent son champs d'action. Voilà pourquoi un des principaux objectifs visés par le chancelier fédéral, qui, dès le départ, s'est réservé la direction des affaires étrangères, est d'élargir pas à pas, la marge de manœuvres de l'Allemagne. [...]
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