Cette fiche de lecture de plusieurs documents a pour sujet l'évolution de la mémoire de la 2° Guerre mondiale en France de 1945 à nos jours
[...] Il y a tout d'abord l'ouverture des archives sur ce thème en 1997 par Lionel Jospin alors Premier-Ministre. Ces archives étaient classées comme ꜥꜥsensibles'' depuis 1979, leur déclassement fournissant de nouvelles sources pour les historiens (lignes 6 et 7 : « les archives s'ouvrent, les historiens travaillent »). L'année 2005, vit la création du Mur des noms au Mémorial de la Shoah à Paris. En 2007, les Justes évoqués par Emmanuel Macron aux lignes 9 et 10 entrent au Panthéon. [...]
[...] Montrez que la mémoire de la Seconde guerre mondiale en France a changé de 1945 à nos jours. « Mémoire, histoire : loin d'être synonymes, [ . ] tout les oppose », c'est ainsi que Pierre Nora dans son livre Les Lieux de mémoire, tome La République, Gallimard distingue les termes de mémoire et d'histoire. En effet, la mémoire est une instrumentalisation du passé servant les intérêts d'un groupe, d'une communauté ou d'un Etat. Celle-ci possède un caractère subjectif et elle est : « au service des émotions du présent », comme le souligne l'historien François Hartog. [...]
[...] De plus, le livre de l'Américain Robert Paxton intitulé La France de Vichy remet en cause la cause du résistancialisme. Même les œuvres cinématographiques commencent à évoquer l'histoire trouble de la collaboration avec par exemple en 1974 le film de Louis Malle Lacombe Lucien qui raconte la vie d'un fils de paysan entré au service de la Gestapo. La Shoah prend une place centrale dans la mémoire à partir des années 1970-1980 grâce à une mémoire juive militante qui s'oppose au négationnisme (pensée qui remet en cause ou en doute les crimes nazis). [...]
[...] Tout d'abord, au sortir de la Seconde Guerre mondiale jusqu'aux années 1970, la mémoire fut organisée dans un but patriotique afin de renforcer l'unité de la France meurtri par la guerre. En effet, l'historien Henry ROUSSO parlait d'un « syndrome de Vichy » en 1987, pour évoquer le silence des Français sur les ambiguïtés de cette période qui a vu la France défaite, passer sous le Régime de Vichy et collaborer. C'est d'ailleurs à lui que l'on doit la notion de « résistancialisme » qui qualifie la vision idéalisée volontairement par Charles de Gaulle dès 1945 et encore plus à partir de 1958, d'une France ayant gardé ses valeurs à travers la Résistance. [...]
[...] De la fin des années 1940 aux années 1970, la mémoire de la Seconde Guerre mondiale fut donc essentiellement portée par la volonté patriotique de recréer l'unité nationale. Néanmoins, les années 1970, sont une décennie qui vit évoluer la mémoire de la Seconde Guerre mondiale. Les années 1970 sont un tournant pour la mémoire de la Seconde Guerre mondiale ; la vision du rôle de l'Etat français des crimes contre les Juifs étant progressivement remise en lumière et la Shoah prenant une place de plus en plus centrale dans la mémoire de cette période. [...]
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