Originaire de la ville italienne de Gênes, où il naît en 1805, Mazzini acquiert précocement une vaste culture humaniste et juridique, et rejoint la secte des carbonari en 1827. Emprisonné en 1830, Mazzini élabore dans sa prison de Savone une pensée politique fondée sur quelques idées simples – exposées notamment dans son essai Les Devoirs de l'homme (I Doveri dell'uomo, 1860) –, auxquelles il restera fidèle toute sa vie.
Mazzini allie la religiosité au libéralisme. Il croit que les hommes de son temps ne doivent pas créer un monde nouveau, mais améliorer celui qui existe déjà.
Il se distingue fortement des Lumières et de leurs conceptions cosmopolites : pour lui, l'humanité est un tout, voulu par Dieu, unissant les peuples dans la conscience d'une origine et d'un devenir communs, grâce à une prise de conscience qui s'opère à travers la religion.
Si la violence ne doit pas imposer un ordre tyrannique, elle est l'unique moyen de rompre le système absolutiste : c'est le peuple qui se libérera des monarchies et du joug étranger.
[...] Épuisé par la maladie, il meurt à Pise en 1872. Au total, Mazzini a connu un échec, qui peut s'expliquer par une forte disproportion : entre ses objectifs et ses moyens, entre les théories qui commandent son action et les conditions réelles d'une société italienne qu'il ne connaissait que vaguement : en ce sens on peut dire de lui qu'il fut un rêveur, malgré ses innombrables tentatives d'agir. Cependant, il est clair qu'il a ouvert une voie, et que sa pensée politique est pertinente ; c'est pourquoi on pourrait, dans une certaine mesure, le qualifier aussi de prophète. [...]
[...] Il y passe de longues années d'exil, durant lesquelles sa force de caractère le fait persévérer dans ses efforts: il met sur pied la Ligue internationale des peuples en avril 1847. Mais de nouvelles tentatives dans la péninsule italienne se soldent par des échecs. En 1848, le moment semble venu pour lui de réaliser ses espérances : le 5 mars 1849 Mazzini est à Rome, où a été proclamée la république. Membre du gouvernement des triumvirs, il tente de faire appliquer son programme. [...]
[...] Mazzini doit de nouveau reprendre le chemin de l'exil, vers la Suisse puis l'Angleterre. Bien qu'à partir de 1850 un grand nombre de patriotes qui préfèrent à son romantisme de gauche la voie diplomatique et l'alliance avec la France se détachent de Mazzini, celui-ci continue à poursuivre son idéal de fédération des nationalités. En 1860, l'essai d'instauration, par Garibaldi, d'un gouvernement démocratique et républicain en Sicile est largement inspiré des idées mazziniennes. Mais après la proclamation de la royauté en 1861, les leaders républicains du Risorgimento et les jeunes générations s'en éloignent, pour se tourner vers le socialisme ou se rallier à la monarchie de Savoie. [...]
[...] Mazzini : prophète ou rêveur ? Giuseppe Mazzini (1805-1872) Originaire de la ville italienne de Gênes, où il naît en 1805, Mazzini acquiert précocement une vaste culture humaniste et juridique, et rejoint la secte des carbonari en 1827. Emprisonné en 1830, Mazzini élabore dans sa prison de Savone une pensée politique fondée sur quelques idées simples exposées notamment dans son essai Les Devoirs de l'homme Doveri dell'uomo, 1860) auxquelles il restera fidèle toute sa vie. Mazzini allie la religiosité au libéralisme. [...]
[...] Mais, à la différence des socialistes, il ne souhaite pas l'abolir, mais au contraire de la rendre accessible au plus grand nombre : la solution de la question sociale ne réside pas dans la lutte des classes, mais dans leur association fraternelle. Mazzini s'emploie donc à tenter la mise en œuvre de son idéal, en suscitant des insurrections. Réfugié à Marseille en février 1831, Mazzini organise la Jeune Italie qui supplante peu à peu le carbonarisme ; mais les membres de l'association échouent dans une tentative de soulèvement en divers points de la Péninsule (1833). Condamné à mort par contumace, Mazzini se réfugie en Suisse où, surveillé par la police, il mène une vie errante de 1833 à 1837. [...]
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