La présence de l'occupant allemand en France, les réquisitions et prises de guerre ont provoqué en France un certain nombre de pénuries, de telle sorte que dès 1940 le gouvernement de Vichy décide de bloquer les prix. Mais on va rapidement s'apercevoir que les produits de base viennent à manquer, du fait du manque de transports, réquisitionnés eux aussi, et de la part considérable de la production française qui est expédiée en Allemagne. Commence alors le rationnement : en accord avec l'occupant, le régime de Vichy, évalue les quantités de nourriture disponible et les répartit pour chacun, grâce aux tickets de rationnement. Mais les ressources en nourritures officiellement attribuées sont extrêmement insuffisantes. Les civils vont donc chercher à s'approvisionner par le marché noir, un marché parallèle, où se déroulent des transactions illégales.
[...] Le marché noir est un phénomène impossible à ignorer lorsqu'on étudie l'occupation en France d'un point de vue sociologique ou économique. Toute une forme de commerce s'effectuait sous le manteau Mais il ne s'agit pas d'une action de résistance ou de collaboration : pour les trafiquants, il s'agit d'organiser une escroquerie en complicité avec les allemands, pour les civils et les petits producteurs c'est souvent une simple question de survie. Sans ce marché, nous pouvons affirmer que les ravages de la faim en France auraient été autrement importants : les taux de mortalité ont augmenté de façon drastique en France (jusqu'à atteindre par exemple les 50% de mortalité chez les nourrissons à Marseille en août 1943), mais auraient pu être encore plus élevés. [...]
[...] Les civils vont donc chercher à s'approvisionner par le marché noir, un marché parallèle, où se déroulent des transactions illégales. Plusieurs sortes de produits sont vendus au marché noir : des biens de consommation, des matières premières et des tickets de rationnement ou des bons d'approvisionnement. En effet, les français sont affamés, les rations officielles sont très insuffisantes, et la production a elle aussi baissé, faute de semences en ce qui concerne l'agriculture, et de fourrages et autres nourritures pour l'élevage. [...]
[...] Il existe plusieurs formes de marché noir : une forme tolérée est l'envoi de colis familiaux ainsi que le spécifie la circulaire du chef du gouvernement du 17 juillet 1942 : Lutte contre tous les trafiquants du marché noir, mais liberté absolue laissée au ravitaillement familial Ces colis doivent peser moins de 50kg, et sont en général envoyés aux citadins par de la famille à la campagne. Mais la population n'est jamais égale face au marché noir : 50% des colis envoyés à Paris étaient destinés aux quatre quartiers les plus riches. Les denrées qui ne sont pas consommées immédiatement sont revendues au marché noir. Les civils se fournissent aussi parfois directement à la campagne. Ils vont en masse dans les villages, dans les fermes, acheter du lait, des œufs ou de la viande à un prix exorbitant. [...]
[...] Comme le gouvernement surveille les salaires contre une hausse, ils doivent faire usage de subterfuges, comme la multiplication des primes en tout genre, pour aider les employés à améliorer leur quotidien. Où acheter ces précieux produits vendus beaucoup plus que leur valeur officielle ? Nous avons déjà parlé des intermédiaires, tels que les marchands ambulants, les concierges, les étudiants et les garçons de café. Certains quartiers se spécialisent dans la revente de produits au noir, tels que le Faubourg du Temple, ou les Puces de Saint Ouen à Paris. [...]
[...] Il devient de plus en plus difficile de se procurer de la nourriture, même lorsqu'on a des tickets de rationnement. C'est pourquoi le nombre de vols va considérablement augmenter, et devient le délit le plus répandu en France, avant même celui de trafic. Pour donner une idée de la pénurie de guerre, voici la quantité de quelques produits que l'on peut obtenir en 1941 avec un ticket de rationnement, en pourcentage de la ration disponible avant-guerre : - produits en général : 15 à 20% - café : - sucre : 25% - viande : 28% - fromage : 75% - corps gras (huile, beurre) : 53% Les rations vont progressivement baisser en 1942 et 1943. [...]
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