M. Godelier : « l'homme a une histoire parce qu'il transforme la nature » ?

Résumé du document

Quels commentaires ethnologiques vous inspire cette hypothèse de M. Godelier : « l'homme a une histoire parce qu'il transforme la nature » ? 4 pages



Maurice Godelier, dans son ouvrage l'idéel et le matériel, part d'un fait : « contrairement aux autres animaux sociaux, les hommes ne se contentent pas de vivre en société, ils produisent de la société pour vivre ; au cours de leur existence ils inventent de nouvelles manières de penser et d'agir sur eux-mêmes comme sur la nature qui les entoure. Ils produisent donc de l'histoire, l'Histoire. » De ce fait, il amène une hypothèse : « l'Homme a une histoire parce qu'il transforme la nature ».

Extraits

[...] ( ) Chaque jardin est une unité hautement socialisée. C'est le lieu d'un partage en parcelles distribuées entre parents et alliés du propriétaire du sol et entre ceux qui ont participés aux différents travaux de défrichage ou de construction des barrières. ( ) Dans cet investissement multiforme des individus et des groupes, les barrières, grâce à la place qui est faite au végétal dans la société, joue pleinement le rôle d'une forme d' écriture consignant sur le sol, les archives de la chronologie des interventions humaines Dans cet extrait, Lory démontre l'existence d'une forme d'écriture en tant qu'expression symbolique et inscription dans l'espace et surtout en tant que traces historiques (archivage). [...]

[...] Godelier, puisqu'il est par définition un moyen grâce auquel l'Homme peut transformer la nature. Nous pourrions dire que le seul fait d'une action sur la nature est une forme d'écriture de l'histoire. Cela démonte la théorie auparavant défendue par certains ethnologues selon laquelle les peuples sans écriture n'auraient pas d'Histoire. Par exemple, Jean-Luc Lory, dans Techniques et cultures parle de la socialisation des plantes chez les Baruya (Papouasie-Nouvelle-Guinée) et du rapport qu'ils entretiennent : ( ) Dans les vallées occupées par les Baruya, se détache clairement le tracé du réseau des barrières découpant l'espace selon une géométrie caractéristique. [...]

[...] Tout comme les baruya laissent des traces historiques de transformation de la nature, nos sociétés dites modernes lorsqu'elles modifient la nature, laissent aussi des traces dans le temps et ont des conséquences sur celle-ci ; Bien que ces conséquences soient bien plus considérables : on ne parlera plus, actuellement, de transformation de la nature mais de destruction de celle-ci. Mais ce n'est pas tout a fait le propos ici (bien que ce soit très intéressant et relativement lié au thème du devoir). Si nous devions poursuivre la phrase de M. Godelier, nous pourrions dire : l'homme a une histoire parce qu'il transforme la nature pour en faire de la culture, pour produire de la culturalité. [...]

[...] Ce qui était entre autre une manière pour l'homme de se distinguer de l'animal et de tout ce qui est de l'ordre du sauvage. Comme l'écrit Merleau-Ponty : Tout est fabriqué et tout est naturel chez l'Homme La relation intrinsèque qui unie l'homme à la nature est indiscutable. La nature et les êtres qui la composent doivent être pensés comme fonctions de la culture. Ainsi, l'Homme s'est construit et s'est inscrit dans une histoire par le biais de la nature et au sein même de celle-ci. [...]

[...] Godelier : l'homme a une histoire parce qu'il transforme la nature ? Maurice Godelier, dans son ouvrage l'idéel et le matériel, part d'un fait : contrairement aux autres animaux sociaux, les hommes ne se contentent pas de vivre en société, ils produisent de la société pour vivre ; au cours de leur existence ils inventent de nouvelles manières de penser et d'agir sur eux-mêmes comme sur la nature qui les entoure. Ils produisent donc de l'histoire, l'Histoire. De ce fait, il amène une hypothèse : l'Homme a une histoire parce qu'il transforme la nature Avant d'entrer dans le vif du sujet, il convient de définir correctement les termes principaux de cette hypothèse : En premier lieu, le terme Homme n'a aucune ambiguïté, il s'agit ici de l'humanité, de l'espèce humaine tout entière, prise dans son ensemble. [...]