Depuis la Révolution de 1830, la France vit sous la Monarchie de Juillet, sous le pouvoir de Louis-Philippe d'Orléans. Ce dernier interdit les réunions politiques de l'opposition, les banquets électoraux ; du 24 au 27 février, le Peuple de Paris est dans la rue et force le Roi à l'abdication. La Seconde République est proclamée. Le nouveau régime peine à s'imposer, et du 23 au 26 juin, les classes populaires se soulèvent après la fermeture des ateliers nationaux.
Les journées de Juin ont passionné les contemporains et sont aujourd'hui encore l'objet d'un intense débat entre historiens. Ont-elles marqué la première lutte de l'histoire moderne entre classes sociales ?
[...] Dictature de la classe ouvrière ! pour Ménard, les ouvriers souhaitent une République démocratique et sociale : ils sont opposés à ce qui est ressenti comme une exploitation de la part de la bourgeoisie. Les ouvriers livrent là leur première grande bataille contre les capitalistes : les Journées de Juin sont une formidable insurrection où fut livrée la première grande bataille entre les deux classes qui divisent la société moderne (Marx) et la première bataille rangée décisive du prolétariat (Engels) ; division géographique Est populaire / Ouest bourgeois. [...]
[...] une crise sociale Chute du pouvoir d'achat : cherté de la nourriture ( personnes, soit la moitié de la population de Paris, recevaient des aides pour acheter du pain à l'hiver 1847 ; baisse des salaires (au cours de l'année 1847, le salaire moyen en Seine Inférieure a baissé de 30% Explosion du chômage : à la fin 1847, en France travailleurs de la construction de chemins de fer ou de la métallurgie étaient sans emploi (et les autres étaient souvent en temps partiel). + crise démographique : pop de Paris x2 en siècle ! . à laquelle le Gouvernement provisoire peine à répondre Création des Ateliers Nationaux afin de donner du travail aux ouvriers le 26 février : cependant, ces ateliers coûtant cher, produisant peu et devenant un danger public en tant que lieu de réunion d'individus mécontents de leur situation sociale, le comte de Falloux défendit l'idée de les fermer, ce qui fut décidé le 21 juin par décret. [...]
[...] La bourgeoisie se veut la protectrice de l'ordre face à la barbarie ouvrière la presse exprime son effarement devant la violence ouvrière La presse, aux mains de la bourgeoisie, cherche à décrédibiliser le mouvement des ouvriers de Juin en les résumant à des pilleurs et des voleurs : Parmi les insurgés tués sur les barricades ou faits prisonniers dans les engagements on trouve, comme on devait s'y attendre, la lèpre des forçats et des repris de justice [ ] On insulte les cadavres. Il est vrai qu'on ne les mange pas encore ; mais patience, cela viendrait, si l'on continue à écouter les socialistes (Le Constitutionnel et La Mode). la défense de la République face à un ennemi identifié : le monde ouvrier (Cavaignac) Le monde ouvrier est désigné comme le fauteur de troubles : Ouvriers de Paris, On vous trompe, on vous trompe indignement. Vous croyez défendre la République : [ . ] Venez à nous, et la République est sauvée. [...]
[...] Tocqueville, témoin privilégié des évènements Une lutte jugée presque légitime par Tocqueville, malgré sa distance idéologique avec les insurgés : Ce n'est pas une émeute, c'est la plus terrible de toutes les guerres civiles, la guerre de classe à classe, de ceux qui n'ont rien contre ceux qui ont L'unité de la classe ouvrière derrière les insurgés : Ce n'était pas, à proprement parler, une lutte politique . mais une lutte de classe contre classe, une sorte de guerre féodale . [...]
[...] Ont-elles marqué la première lutte de l'Histoire moderne entre classes sociales ? Plan I. Les contemporains de la Révolution soutiennent souvent la thèse d'une opposition entre classes sociales L'idéologie ouvrière défend l'idée d'une lutte contre la classe dirigeante des évènements de Juin voulus par la bourgeoisie La République de Février est une République bourgeoise Etat dont le but avoué est de perpétuer la domination du capital, l'esclavage du travail pour Marx), qui a été contrainte de faire des concessions socialistes à cause du rôle important que les milieux populaires ont eu dans la Révolution : Toute l'existence du Gouvernement provisoire se réduisait à une lutte continuelle contre les revendications du prolétariat (Marx). [...]
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