Pendant les Trente Glorieuses, et plus particulièrement à partir des années 1960, la société française est traversée par l'idée d'une révolution juvénile. Cette nouveauté est en partie une réalité démographique, le baby-boom : 800 000 bébés par an naissent de la fin de la Seconde Guerre mondiale jusqu'au début des années 1960 et un tiers de la population a moins de 20 ans en 1968. Cependant, celle-ci n'explique pas tout puisqu'il existe d'autres périodes où la jeunesse a été nombreuse (notamment le début du XXème siècle).
La véritable mutation provient de la perception des jeunes : ils sont désormais vus comme une réalité sociale nouvelle, notamment grâce à la multiplication des études à leur sujet, que ce soit par des sociologues, des magazines… On compte environ 150 études à leur sujet pendant la période allant de 1945 à 1975. La jeunesse, qui était jusqu'alors rattachée à l'enfance, devient un statut à part. Si les jeunes deviennent plus visibles, c'est pourtant moins par le reflet mécanique de la statistique que par l'effet grossissant d'une analyse plus incisive. Les jeunes deviennent alors un acteur public et collectif à part entière, à l'instar des ouvriers par exemple.
Qui sont ces jeunes ? Quelles sont leurs caractéristiques et leurs particularités ?
Nous allons d'abord voir qu'ils se distinguent par des codes communs à l'ensemble du groupe, même si celui-ci se caractérise par une très grande homogénéité. Enfin, nous verrons s'il est possible de parler d'un « péril jeune », comme cela a été le cas durant cette période.
[...] Epoque des booms, des caves à Saint Germain des Prés Fin des années 1960, les jeunes enfreignent les tabous et sont même porteurs de subversion dans le domaine de la sexualité (chansons- provocations de Gainsbourg). On passe du simple flirt à la libération sexuelle. II . malgré une très grande hétérogénéité du groupe 1. Les étudiants Allongement de la scolarité : école obligatoire jusqu'à 14 ans depuis : la scolarité obligatoire est portée à 16 ans. Le cursus ne s'arrête plus au niveau de l'école élémentaire. Massification de la scolarité : 1950 : d'élèves dans le secondaire ; 1968 : Le baccalauréat n'est plus réservé à une élite, il se banalise en se généralisant. [...]
[...] Quelles sont leurs caractéristiques et leurs particularités ? Nous allons d'abord voir qu'ils se distinguent par des codes communs à l'ensemble du groupe, même si celui-ci se caractérise par une très grande homogénéité. Enfin, nous verrons s'il est possible de parler d'un péril jeune comme cela a été le cas durant cette période. I. Des codes communs : les signes extérieurs de jeunesse 1. Culture et sociabilité Fin des années 1950 années 1960 : vague yé-yé qui se répand grâce au transistor, mise en place d'une émission radiophonique spécialement dédiée aux jeunes : Salut les Copains sur Europe suivie d'un magazine. [...]
[...] Années 1970 : mise en place de formations courtes (IUT, BTS) à côté des formations universitaires. L'école devient un lieu de socialisation où les différences sociales s'effacent : tous les jeunes ont la même formation, ce qui contribue à homogénéiser le groupe. L'école, où les jeunes passent un temps de plus en plus long, devient un lieu d'échange, de sociabilité où la culture jeune s'exprime pleinement, dans un temps de plus en plus long entre l'enfance et l'âge adulte : l'adolescence. [...]
[...] Les mutations de l'apparence Influence du modèle américain dans les années 1950 1960 : le tee-shirt, le jean, le maquillage, la mini-jupe Influence aussi des stars de cinéma et des chanteurs : on cherche par exemple à copier le modèle Brigitte Bardot Fin des années 1960 début des années 1970 : les cheveux longs (Antoine, les Elucubrations), mode hippie (fleurs ) Progressive indifférenciation des sexes par les vêtements, notamment le port du pantalon et plus encore le jean : les ventes croissent de 300% entre 1970 et 1976. Généralisation de normes vestimentaires, mais dans le même temps, on cherche à se différencier des autres Les tendres années Flirt véhiculé par stars, notamment le cinéma : on apprend ce qu'est un baiser au cinéma avant de l'apprendre dans la vie Jacques Derrida. La fureur de vivre (1955), West side story (1961). [...]
[...] La véritable mutation provient de la perception des jeunes : ils sont désormais vus comme une réalité sociale nouvelle, notamment grâce à la multiplication des études à leur sujet, que ce soit par des sociologues, des magazines On compte environ 150 études à leur sujet pendant la période allant de 1945 à 1975. la jeunesse, qui était jusqu'alors rattachée à l'enfance, devient un statut à part. Si les jeunes deviennent plus visibles, c'est pourtant moins par le reflet mécanique de la statistique que par l'effet grossissant d'une analyse plus incisive. Les jeunes deviennent alors un acteur public et collectif à part entière, à l'instar des ouvriers par exemple. Qui sont ces jeunes ? [...]
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