La vie de Jean Jaurès est d'abord marquée par des fidélités fortes : tout au long de son existence, il est fidèle à sa région d'origine, le Midi languedocien, à son milieu, populaire, mais aussi à une certaine vision de l'engagement politique et de la république. Toutefois, son parcours est emprunt d'une indéniable dynamique, qui fait que quelle que puisse être la situation, il trouve toujours le moyen de rebondir. Enfin, Jaurès est un homme de passions
[...] Mais, si sur le moment tous les socialistes participent au gouvernement d'union sacrée, l'influence de Jaurès demeure considérable. Nombreux sont ceux qui, à gauche, se réclament encore aujourd'hui de lui, et son journal, L'Humanité, perdure comme un des principaux quotidiens français. [...]
[...] En 1898, l'année du célèbre J'accuse de Zola, alors que Jaurès a signé un manifeste s'opposant à tout engagement des socialistes en faveur de Dreyfus, il ne peut s'empêcher de dénoncer devant toute la Chambre l'attitude du gouvernement dans cette affaire, et accepte d'intervenir au procès Zola en faveur du romancier. Cet engagement corps et âme lui coûte une défaite aux législatives de 1898, lors desquelles il perd à nouveau fois son poste de député. S'ensuit une période de quatre années durant lesquelles Jaurès n'occupe plus aucun mandat électoral. Mais cela ne signifie pas un recul de son engagement pour autant. [...]
[...] Bien au contraire, il parvient une nouvelle fois à rebondir. La même année, il devient co-éditorialiste puis directeur du journal La Petite République, par lequel il poursuit son combat en faveur de Dreyfus, en publiant une série d'articles qui démolissent les charges alléguées contre lui, Les preuves relatives à l'affaire Dreyfus. Il profite également de cette période pour se consacrer à des travaux historiques, et publie fin 1901 une Histoire socialiste de la Révolution française, vision à la fois marxiste et républicaine des évènements de 1789. [...]
[...] Nul autre que lui n'aura perçu avec autant de crainte l'approche de la guerre. Conclusion C'est dans ce contexte d'un conflit mondial imminent, renforcé par le jeu des alliances et l'assassinat de l'archiduc François Ferdinand à Sarajevo le 28 juin 1914 et l'ultimatum autrichien à la Serbie le 23 juillet, que Jean Jaurès est assassiné le 31 juillet à Paris, par un nationaliste exalté. Comme s'il avait suffi que ce symbole du pacifisme meure pour que le conflit éclate, la France entre en effet dans la Première Guerre Mondiale à peine deux jours plus tard. [...]
[...] Au Congrès du Globe d'avril 1905 aboutissent tous ses efforts : c'est la création de la SFIO, Section Française de l'Internationale Ouvrière, dont Jaurès s'affirme progressivement comme en étant le leader. Ce succès est renforcé par la création d'un nouveau journal, qui marque la fin des collaborations aux journaux ²des autres² : Jaurès fonde L'Humanité, quotidien qui diffuse largement ses idées et sert d'appui au parti tout juste né. Le socialisme, souvent qualifié d'humaniste, de Jaurès se caractérise enfin par une foi en l'internationalisme, et ce tout particulièrement dans cette première décennie du XXe siècle. [...]
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