Le tome 2 de l'ouvrage correspond au 19ème siècle, à savoir de la signature du congrès de Vienne à la crise de l'été 1914. Ce « siècle des révolutions » est marqué par la volonté de l'Europe à dominer le monde, la résurgence des mouvements nationaux, contestataires de l'ordre établi à Vienne mais aussi de l'ordre social. Mais cette « agitation révolutionnaire » peut néanmoins se démarquer de 1789 puisque de nouveaux phénomènes apparaissent dont l'auteur en analyse quatre principaux : les mouvements libéraux, les démocratiques, les sociaux et les revendications nationalitaires...
[...] Il en va de même pour la Chine et l'Egypte. Par ailleurs, l'européanisation s'est également effectuée par le biais de l'émigration, conséquence de la poussée démographique et des progrès techniques facilitant les transports. Entre 1840 et 1880, ce sont donc 13 millions d'Européens qui s'expatrient, soit 60 millions au total durant toute la période. Ils fondent par la suite des sociétés semblables à leur société d'origine, renforcent l'influence de l'Europe et suscitent des jalousies porteuses de conflits futurs. Enfin, les effets de cette européanisation sont nombreux. [...]
[...] Toutes ces conséquences sont le résultat d'un long processus de conquête du monde qui s'est fait par étapes. En 1815, la France ne possède plus de colonies, l' Europe continentale ne conserve plus que des lambeaux d'empire et l'opinion européenne pense que le temps des conquêtes coloniales est révolu. Ce sont donc une quantité d'initiatives individuelles et collectives qui vont permettre l'expansion territoriale et le succès de ces missionnaires Elles répondent ainsi à de nombreux motifs : psychologiques et politiques pour la plupart. [...]
[...] L'idéologie libérale est ainsi un idéal vers lequel il faut tendre. L'approche sociologique du phénomène est cependant plus concrète. Selon René Rémond, le libéralisme doit en effet servir les intérêts d'une classe, la bourgeoisie. Pour se faire, la Révolution est nécessaire dans la mesure où elle permet d'évincer du pouvoir l'aristocratie, encadrer la montée des couches populaires et alimenter les inégalités sociales. La bourgeoisie libérale devient alors la classe dominante imposant ses valeurs et ses intérêts sur le reste de la société mais aussi conservatrice puisqu'elle ne concerne qu'une élite. [...]
[...] Dans ses assises sociologiques, le nationalisme, ou plutôt les nationalismes, comprennent d'un côté les partisans de la gauche démocratique ou libérale et de l'autre les légitimistes de droite. C'est de cette dichotomie qu'apparaît une Europe duale et complexe. De 1815 à 1914, le nationalisme n'a cessé d'osciller entre les idées de gauche et celles de droite. Il débute avec le congrès de Vienne qui organise le morcellement de l'Europe au détriment de l'aspiration des peuples à l'indépendance et à l'unité. Les revendications nationales se confondent peu à peu avec les thèses libérales, notamment avec les révolutions de 1830, pour finalement s'inspirer de la démocratie. [...]
[...] La démocratie doit en premier lieu sa légitimité et ses défenseurs aux transformations de la société du XIXeme. Ainsi la révolution technique est au centre des préoccupations de la thèse de R.Rémond étant donné qu'elle a permis, en dehors des profonds bouleversements économiques, la naissance de nouveaux types sociaux, en particulier la classe moyenne (désormais appelée par son pluriel, classes moyennes). A la révolution du patronat et des conditions ouvrières dans les industries s'est substitué une nouvelle couche majoritairement présente dans les villes : une couche intermédiaire entre la bourgeoisie et le prolétariat : la classe moyenne Ne trouvant pas d'adhérents ni dans la paysannerie qui revendique des valeurs traditionnelles et conservatrices, ni dans la classe ouvrière enclin aux doctrines révolutionnaires notamment anarchiques ; l'idéologie démocratique devra s'en remettre à la formation de cette nouvelle classe. [...]
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