Malgré une volonté de rationalisation des institutions, la quatrième république a été durant ses courtes années d'existence un régime instable. Il faut donc examiner pourquoi vingt-quatre gouvernements se succèdent en 12 ans. La constitution est-elle seule en cause, ou des logiques inhérentes au paysage politique français ont-elles achevé la quatrième ? Une réforme interne des institutions était-elle possible ?
[...] De plus, les dirigeants des partis sont toujours sûrs d'être élus. Le système des apparentements n'y change rien. Les outils constitutionnels devant rationaliser le jeu des institutions n'a pas lieu : il n'y a ni stabilité gouvernementale, ni efficacité parlementaire. Bien au contraire. II. Les institutions sont paralysées, et ne peuvent se réformer A. L'instabilité chronique Les crises à répétition On l'a dit, vingt-quatre gouvernements se succèdent durant la quatrième. Car la constitution n'avait prévu certains cas qui précipitent la chute des gouvernements. [...]
[...] Ce projet, qui est finalement approuvé par les électeurs le 27 octobre 1946, diffère assez peu du premier : c'est l'Assemblée qui détient le premier rôle, malgré l'instauration d'un Conseil de la République, aux pouvoirs limités. Malgré une volonté de rationalisation des institutions, la quatrième république a été durant ses courtes années d'existence un régime instable. Il faut donc examiner pourquoi vingt-quatre gouvernements se succèdent en 12 ans. La constitution est-elle seule en cause, ou des logiques inhérentes au paysage politique français ont-elles achevé la quatrième ? Une réforme interne des institutions était-elle possible ? [...]
[...] Mais les causes de cet échec sont multiples. Elles tiennent à la fois à la constitution (mode de scrutin, place de l'Assemblée et au paysage politique en lui-même. Mais ce paysage politique est façonné par cette représentation proportionnelle, et par cette double opposition au régime. Et on peut s'interroger sur la survivance de ce régime, qui, même sans 13 mai 1958, aurait de toute façon pris fin. Car il est clair que toute réforme aurait été presque impossible à faire passer. [...]
[...] Le dérèglement institutionnel : les pouvoirs se concurrencent Comme sous la troisième république, l'Assemblée n'assume plus son pouvoir législatif. Les plans de développement et de modernisation échappent au débat parlementaire, ils remplacent en quelque sorte les décrets-lois. En outre, il échoit au gouvernement de prendre les mesures impopulaires, en lieu et place de l'Assemblée. Et celle-ci, de par son action d'opposition, elle empêche toute politique gouvernementale suivie, car les gouvernements ont une espérance de vie trop brève. Conclusion Si l'on essaie de tirer le bilan de la quatrième république, on s'aperçoit qu'il est double. [...]
[...] En dernier lieu, si la majorité se défait d'elle-même, en dehors même de l'hémicycle, le gouvernement démissionne. Mais certains Présidents sont mis en minorité au sein même de leur propre famille politique, ce qui les pousse vers la sortie. Parallèlement à toutes ces tractations politiques et au spectacle offert par les hommes politiques, l'opinion commence à désavouer un système déjà accepté dans la résignation plus que dans l'enthousiasme. La crise comme instrument de gouvernement : le gouvernement à secousses Ce mot est d'Edgar Faure. Il caractérise le jeu politique étrange de la quatrième république. [...]
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