Malgré l'importance du chantier des réformes ouvert dans les années 80, la transition indienne vers le développement n'est pas achevée en ce début de XXIème siècle. Malgré l'accélération de la croissance économique, déploiement rapide des IDE et du commerce international, mais l'Inde fait toujours office de « grande puissance pauvre ».
[...] Les dysfonctionnements de l'Etat central et de l'administration demeurent patents. L'Inde est classée parmi les 10 pays les plus corrompus du monde. Le culte de l'argent et la corruption gangrènent la vie politique et économique du pays, et le grand banditisme est également présent (ex : kidnapping de masse dans la région du Bihar, où le kidnapping est la seule véritable « industrie » De plus, les progrès restent trop limités dans les campagnes. Certes, il est indéniable que la révolution verte a contribué à l'émergence et à la consolidation de classes moyennes rurales qui accèdent à un toujours plus grand nombre de biens de consommation durable, brisent leur isolement par de nouveaux moyens de transports et de communication modernes et promeuvent l'éducation et la santé des familles. [...]
[...] Ce qui frappe, c'est la maigreur de l'élite, la faiblesse relative de la classe moyenne (environ 15% pop) et le sentiment général de pauvreté (ex : le Bengale est une région en difficulté). L'insuffisance du marché intérieur s'explique aussi par son absence d'unification : les obstacles aux échanges sont toujours présents avec les Etats de l'Union et une insuffisance structurelle au niveau du système des transports persiste. Par exemple, le réseau de chemins de fer est gigantesque mais peu efficient. La vitesse moyenne des trains de marchandise est la même que dans les 70's : 22km/h. Le trajet Bombay/Dehli est souvent retardé par des arrêts imprévisibles et interminables. [...]
[...] La pauvreté reste un fléau et elle est massive : 1/3 de la population vit sous le seuil de pauvreté. On note également : mortalité infantile, sous-alimentation et malnutrition, analphabétisme, absence de système de sécurité sociale et encadrement médical insuffisant. Les goulets d'étranglement restent nombreux, comme autant d'obstacles à un meilleur développement économique et humain 4 goulets essentiels : insuffisances du marché intérieur, dysfonctionnements de l'administration, pauvreté rurale persistante, blocages religieux et politiques. Le marché intérieur reste insuffisant malgré l'immensité de la population indienne. [...]
[...] Dans l'intérieur, Bangalore et Hyderabad ont la réputation d'être des villes phares de la « nouvelle économie » indienne, industries et services de pointe. De plus, le dynamisme de Calcutta est réel mais ne peut rivaliser avec les trois autres, car c'est un ensemble très en retard en ce qui concerne l'industrie et les activités de pointe. L'Inde est l'un des pays les plus avancés du Tiers-Monde et en même temps l'un des plus pauvres (430M de pauvres et le pays connaît des mutations profondes liées à l'ouverture. [...]
[...] Big is powerful : l'entrée dans la mondialisation se fait par le biais de grands groupes puissants, qui restent, pour les premiers d'entre eux, dans groupes publics présents dans des branches clés de l'industrie, et également par des groupes privés familiaux qui ont souvent une origine très ancienne l'économie mixte reste une réalité. Les grandes entreprises privées indiennes, souvent constituées sur une base familiale, s'internationalisent mais ne peuvent plus compter sur un soutien aussi large de l'Etat. Elles ont profité de la politique interventionniste de l'Etat qui a encadré la montée du pouvoir d'achat. Ces grands groupes doivent aujourd'hui compter avec l'arrivée de nouveaux groupes familiaux mondiaux en provenance du Japon ou des Etats-Unis. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture