Nommant les ministres, le roi est un spectateur arbitre, susceptible d'exercer certaines pressions sur le législatif, notamment avec la menace de dissolution de la Chambre. L'équilibre n'est pas facile et seul Louis XVIII meurt sur son trône..., sans doute parce qu'il sut faire preuve de souplesse, s'abstenir de tout dogmatisme passéiste, ce que ne surent pas faire Louis XVI, guillotiné, et Louis Philippe, chassé.
Tenu à l'écart par le suffrage censitaire, le peuple n'a guère d'estime pour le système et trouve ces souverains pacifistes et un peu mous sans panache. Alors que le modèle anglais faisait officiellement fureur, nul ne le veut vraiment en France, il n'a pas ses thuriféraires. Tout au plus peut-on admettre que les monarchistes contemporains, qu'il s'agisse des supporters du comte de Paris (descendant de Louis-Philippe) ou des partisans du jeune Louis XX (descendant de Louis XIV via la branche espagnole des Bourbons), lorsqu'ils évoquent la restauration - évidemment fort hypothétique - de la fonction royale, ne la conçoivent pas autrement que dans un contexte de monarchie constitutionnelle.
[...] On peut penser qu'il soignait aussi son image pour la postérité. Napoléon III s'inscrit dans la ligne de son oncle du point de vue institutionnel, mais rejette les ambitions militaires et proclame même dans sa propagande l'Empire, c'est la paix ce qui ne l'empêchera pas de se lancer dans la guerre de Crimée, dans celle du Mexique et se mêler de l'unification italienne. Sensible aux problèmes sociaux, il ne se range pas aux côtés des patrons de son entourage lorsqu'il concède le droit de grève, tout comme lorsqu'il opte pour le libre échange, alors que la majorité des acteurs économiques y étaient hostiles. [...]
[...] Il avait succombé aux mêmes mirages lors qu'il avait imaginé que la France Libre du Général de Gaulle servirait de marchepied à une restauration monarchique. Assez curieusement toutefois, alors que le corps social français est massivement républicain, confondant d'ailleurs souvent démocratie et république, la presse-potin qui détaille les faits et gestes des familles royales, des aristocrates réels ou supposés, connaît un succès éditorial sans précédent, même s'il est de bon ton de manifester son désintérêt total pour ce type de méchante littérature II - La monarchie dénaturée : le bonapartisme La tentative de Napoléon Bonaparte repose sur un compromis entre les souvenirs monarchiques et les principes démocratiques consacrés par la révolution, d'où l'hérédité, le sacre, mais aussi la souveraineté nationale, l'association du peuple par le jeu des plébiscites. [...]
[...] III - La monarchie traditionnelle Rejetant toute compromission avec le libéralisme et la démocratie, la monarchie traditionnelle se matérialisa et finit mal avec le règne de Charles balayé par les trois Glorieuses en juillet 1830, sinon elle n'est que réflexion théorique voire simplement thème de pamphlet pour des auteurs nullement décidés à s'impliquer dans la réalité politique, soutenant avec plus ou moins de détermination le prétendant légitimiste qui échoue au demeurant en 1873 en raison de son intransigeance. Ultra conservateurs, catholiques souvent fanatiques, ils rêvent d'un retour au passé plus ou moins mythifié. [...]
[...] S'alignant même sur le Britannique Edmund Burke, ils n'hésitent pas à qualifier la révolution de châtiment infligé par Dieu à la France parce que la fille aînée de l'Eglise aurait sombré dans le péché en étant la patrie des Lumières au XVIIIe siècle ! . IV L'action française Née au plus épais de l'affaire Dreyfus, le mouvement de l'Action française et son journal du même nom reposent sur le talent et la détermination d'un homme Charles Maurras (1868-1952), entouré de quelques écrivains brillants, peu portés sur l'action. [...]
[...] Des idéologies à la conquête du pouvoir I. La monarchie constitutionnelle 3 tentatives : Louis XVI, Louis XVIII, Louis-Philippe, qui ont accepté d'adapter la monarchie face à la poussée des idées libérales. Nommant les ministres, le roi est un spectateur arbitre, susceptible d'exercer certaines pressions sur le législatif, notamment avec la menace de dissolution de la Chambre. L'équilibre n'est pas facile et seul Louis XVIII meurt sur son trône sans doute parce qu'il sut faire preuve de souplesse, s'abstenir de tout dogmatisme passéiste, ce que ne surent pas faire Louis XVI, guillotiné, et Louis Philippe, chassé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture