L'ouvrage d'Eric Bussière, professeur d'histoire à l'université Paris IV, retrace la carrière d'Horace Finaly, Directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas) de 1919 à 1937. A travers la description des opérations menées par Paribas et du rôle de son directeur, l'auteur fait le portrait d'un banquier de la première moitié du XXème siècle et plus généralement du rôle des milieux financiers en Europe pendant cette période. Ce livre aborde de nombreuses thématiques et je retiendrai ici la question de l'implication des milieux financiers dans la politique européenne, en me basant sur les activités de Finlay à Paribas. Nous verrons donc, dans une première partie, les débuts de carrière d'Horace Finaly dans le contexte des opérations financières internationales d'avant la Première Guerre Mondiale, puis l'influence des banquiers et de leurs réseaux dans l'Entre Deux Guerres, dans la perspective d'une reconstruction européenne...
[...] On voit donc qu'Horace Finaly, dont la carrière a commencée dans une Europe sans réelles barrières économiques, va, tout en participant à la politique du gouvernement français d'après la guerre, le mener à une action indirecte visant à favoriser la renaissance d'une Europe économiquement viable. Ainsi, son action est représentative de celle des milieux d'affaires européens. En effet, ces milieux s'identifient par leur libéralisme, leur croyance dans l'interdépendance et en l'efficacité d'un marché ouvert et cherchent donc à stabiliser les relations économiques. L'ouvrage d'Eric Bussière permet donc, à travers le portrait d'un acteur méconnu mais essentiel de la scène économique française, de saisir l'importance du rôle des milieux d'affaires dans la naissance de l'idée d'union européenne. Bussière, Horace Finaly, banquier, Paris, Fayard p. 96. [...]
[...] Horace Finaly explique alors aux dirigeants de Paribas que la banque a intérêt à s'allier avec les Américains ( plutôt qu'avec d'autres banques européennes) dans ses affaires en Amérique Latine. Cet épisode démontre la vision globale, politique, dont Finaly fait preuve dès le début de sa carrière, et qui va rapidement impressionner ses supérieurs. En effet, Horace Finaly est envoyé six mois au Japon en 1907 pour une mission d'étude de la situation économique de ce pays alors en plein expansion et demandeur de capitaux; ses rapports sur con voyage sont qualifiés «d'exposé magistral des finances japonaises» ce qui lui permet de devenir directeur début 1908, alors que Paribas est au sommet de sa prospérité. [...]
[...] Fiche de lecture sur : Eric Bussière, Horace Finaly, Banquier, Paris, Fayard L'ouvrage d'Eric Bussière, professeur d'histoire à l'université Paris IV, retrace la carrière d'Horace Finaly, Directeur général de la Banque de Paris et des Pays-Bas (Paribas) de 1919 à 1937. A travers la description des opérations menées par Paribas et du rôle de son directeur, l'auteur fait le portrait d'un banquier de la première moitié du XXème siècle et plus généralement du rôle des milieux financiers en Europe pendant cette période. [...]
[...] Indirectement, Horace Finaly est donc lié à ces hommes qui préconisent une Union Douanière Européenne, projet lancé au lendemain de la crise de 1929 et soutenu par Briand, Clémentel, Herriot et Loucheur, et à l'initiative de Mayrisch d'un Cartel de l'Acier lancé en 1926. Ces deux réalisations seront mises à mal par la crise économique des années trente, par l'arrivée d'Hitler au pouvoir puis par la guerre mais constituent les ancêtres de la CECA, crée en 1957. On peut donc considérer que l'idée d'une coopération économique en Europe est lancée dès le premier Après Guerre, même s'il faut attendre la fin de la Deuxième Guerre Mondiale pour sa concrétisation. [...]
[...] Au Quai d'Orsay, qui s'efforce de canaliser les initiatives des banques et des entreprises dans sa politique de consolidation des intérêts nationaux, les bonnes relations entre Finaly et le Directeur politique Philippe Berthelot font que la Banque devient un pivot du redéploiement de la France, notamment grâce à sa prise de contrôle de la Länderbank et de la BIO, anciennes banques impériales de l'Autriche- Hongrie et de l'Empire Ottoman. En 1923, le gouvernement charge également Paribas de négocier la création d'une monnaie en Rhénanie, le Rheinmark, dans le cadre de la politique française visant à encourager le séparatisme rhénan. Paribas se met donc au service du gouvernement français, mais dans la limite des ses intérêts, et Finaly développe par ailleurs une réflexion quant à l'avenir économique de l'Europe. En effet, sa vision n'est pas aussi nationaliste et sa politique plus nuancée. [...]
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