Mémoires de la guerre d'Algérie, guerre de libération nationale, France, Algérie, historien, sujet de polémiques, guerre d'indépendance, travail des historiens
Malgré un apaisement des relations entre la France et l'Algérie, les conflits mémoriels se sont multipliés au sein des deux États au sujet de la guerre d'indépendance.
Dans ce contexte, le travail des historiens est essentiel pour connaître le conflit, mais reste délicat face aux différentes mémoires qui sont en jeu.
[...] •Entre 1962 et 1982, une série de lois d'amnistie tente de tirer un trait sur le conflit. Les membres de l'OAS et les généraux putschistes de 1961 en sont les principaux bénéficiaires. Le but est de dépasser les clivages apparus entre Français durant le conflit. Contrairement à ce qui se passe pour les deux guerres mondiales, l'État français n'encourage pas les commémorations et les études historiques sur cette guerre. Dans ce contexte, il est compréhensible que les historiens anglo-saxons aient travaillé avant les historiens français sur le sujet. [...]
[...] Très vite, le nouveau gouvernement utilise l'histoire de la guerre d'indépendance et l'instrumentalise en sa faveur : il demande à des historiens algériens sous contrôle d'écrire une histoire où l'Armée de libération nationale joue un rôle central dans la révolution et justifie ainsi son maintien au pouvoir. On cherche à effacer la mémoire de la présence française en Algérie en faisant disparaître ou en transformant certains monuments. On en érige de nouveaux, comme le Mémorial des martyrs et héros de la guerre à Alger, en 1982. Les autres branches concurrentes du FLN et les autres groupes indépendantistes (comme le Mouvement national algérien) voient leur rôle minoré ; le nombre d'Algériens tués durant le conflit est gonflé. [...]
[...] •Entre 1970 et les années 1990, ces différentes mémoires de la guerre entrent dans le débat public et s'opposent, surtout avec la montée du Front national et de la génération beur •Depuis cette période, la guerre d'Algérie est plus présente dans les médias au travers de films, de documentaires, etc. L'État est donc acculé à voter des lois, à mettre en place des commémorations en tentant de ménager les différentes communautés, ce qui est impossible. Les historiens ont également entrepris un travail important sur la question de la pratique de la torture par l'armée française pendant la guerre. En 1999, le Parlement vote une loi reconnaissant le terme de guerre d'Algérie Le travail des historiens est compliqué à cause de ces tensions et conflits mémoriels. [...]
[...] Les Kabyles souhaitent ainsi voir leur culture officiellement reconnue. À cette époque, le nombre de chômeurs parmi les jeunes augmente, ce qui entraîne des émeutes et l'organisation d'élections libres. Cependant, le processus démocratique échoue et, entre 1992 et 2002, une guerre civile déchire le pays opposant tes islamistes et l'armée fidèle au gouvernement. Le contexte est donc difficile pour les historiens, car le gouvernement reste entre les mains d'anciens membres du FLN qui peinent à faire un retour critique sur le passé. [...]
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