Le processus de transition démocratique est celui établissant ou rétablissant un régime de liberté reposant sur le consentement des gouvernés. Il ne suffit pas de s'intituler démocratique pour l'être véritablement. Il faut donc vérifier les faits dont il s'agit.
De manière générale, on distingue la libéralisation de la démocratisation.
La libéralisation d'un régime est un mode d'exercice de la dictature, elle peut être la première étape d'un processus de démocratisation et peut intervenir dans plusieurs domaines : l'économie, les libertés publiques avec une diminution de la censure, l'organisation de processus électoraux. Ce peuvent être des éléments nécessaires à redynamiser un régime autoritaire : il s'agit de donner des satisfactions matérielles pour pallier l'absence de certaines libertés. La libéralisation peut aussi être la première phase d'un processus de démocratisation, mais il s'agit alors d'une première phase non voulue
[...] Cela est notamment vrai sur la gauche de l'échiquier politique au départ, mais des garanties sont données. Avec l'institution du Comité National de la Résistance De Gaulle, face aux alliés, peut prétendre parler au nom de la France. On ne peut pas organiser d'élections mais on reconstitue un début de pouvoir exécutif, ce qui se veut rassurant pour les alliés. De Gaulle demande au général GIRAUD d'aller plus loin dans sa conversion démocratique, il lui demande mettre en application en Afrique du Nord l'annulation de la législation vichyste (un des points du programme du CNR), et dans le même temps de combler le vide qui en résultera en constituant un véritable pouvoir politique français et souverain afin de ne pas laisser la place libre aux américains. [...]
[...] Le mouvement est dirigé par des proches de De Gaulle et des grands résistants. Il bénéficie de la manière la plus nette possible du prestige du général De Gaulle. La Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO) s'est reconstituée dès 1943 et dispose de ressources importantes pour asseoir sa légitimité politique : nombreux sont ses dirigeants qui ont participé à la résistance, elle a aussi ses martyrs tout cela est mis en avant à la sortie de la guerre. Il faut aussi ajouter une auto-épuration au sein de l'organisation politique, la SFIO n'a pas hésité à exclure tous ceux qui pouvaient être soupçonnés d'avoir eu une attitude condamnable. [...]
[...] L'incertitude porte sur l'identité des acteurs qui vont faire aboutir ce processus. En effet, il y a alors plusieurs types d'acteurs, et chacun prétend à ce moment-là maîtriser le processus de rétablissement démocratique en France. Ces acteurs sont les alliés (Royaume-Uni et Etats-Unis) qui veulent contrôler le processus de transition, d'autant plus que les forces qui leur font face en France leur font peur ; il y a aussi les communistes, qui ont joué un rôle important au sein de la Résistance ; enfin, les alliés sont aussi très méfiants à l'égard de De Gaulle dont l'engagement démocratique reste suspect tout au long du confit. [...]
[...] Une deuxième chambre constituante est élue le 2 juin 1946. Le MRP arrive en tête des suffrages avec 28,2% des voix, suivit du PC avec de la SFIO avec 21,9%. La gauche perd donc la majorité. C'est George BIDAULT (MRP) qui devient chef du Gouvernement, et le rapporteur général est COSTE FLORET (MRP). Il va y avoir un décalage entre ce texte qui organise un équilibre des pouvoirs beaucoup plus important et la pratique qui va aller dans un sens opposé. [...]
[...] L'ordre du jour est voté par 19 voix contre 7 (et une abstention). Le 25 juillet 1943, le Roi signe un décret nommant le maréchal Badoglio chef de Gouvernement. Mussolini est arrêté, sans résistance de sa part. L'objectif de Badoglio comme du Roi n'est pas de modifier la nature du régime, et encore moins de restaurer la démocratie. Deux indicateurs permettent une telle affirmation : Badoglio choisit la composition de son Gouvernement et refuse de former un Gouvernement d'union nationale qui est demandé par les libéraux, les communistes entrés en résistance, et par l'ensemble des groupes engagés dans la résistance antifasciste. [...]
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