Histoire de la société française : Des bourgeoisies aux classes moyennes

Résumé du document

Histoire de la société française : Des bourgeoisies aux classes moyennes, fiche d'histoire de 3 pages



La bourgeoisie sort largement gagnante de la révolution qui lui a donné durablement le pouvoir : les nobles sont écartés et le peuple n'a pas voix au chapitre grâce au suffrage censitaire. Les lois qu'elle vote l'avantagent et privilégient ses priorités : la consécration de la propriété individuelle, l'autorité du père de famille, la soumission des femmes en général, de l'épouse en particulier, considérée comme un accessoire éventuellement utile. Ces nouveaux notables tiennent non seulement le pouvoir politique, mais ils sont encore juges, conseillers d'Etat, bref ont les outils pour façonner une société conforme à leur idéal. L'Empire a cependant affaibli les commerçants en raison du blocus, la France perd de nombreux marchés. Ces nouveaux conquérants du pouvoir ont vite oublié qu'ils ont fait la révolution et leur notabilité les rend conformistes, jusque dans leurs goûts culturels. L'académisme devient synonyme de lourdeur ou d'ennui et plus d'un artiste aujourd'hui reconnu comme l'un des meilleurs est alors rejeté.

Extraits

[...] Des bourgeoisies aux classes moyennes 1. La conquête du pouvoir La bourgeoisie sort largement gagnante de la révolution qui lui a donné durablement le pouvoir : les nobles sont écartés et le peuple n'a pas voix au chapitre grâce au suffrage censitaire. Les lois qu'elle vote l'avantagent et privilégient ses priorités : la consécration de la propriété individuelle, l'autorité du père de famille, la soumission des femmes en général, de l'épouse en particulier, considérée comme un accessoire éventuellement utile. Ces nouveaux notables tiennent non seulement le pouvoir politique, mais ils sont encore juges, conseillers d'Etat, bref ont les outils pour façonner une société conforme à leur idéal. [...]

[...] Elle entend recourir aux plus compétents pour occuper les places de décision. Ce sera donc la montée en force des avocats, des enseignants et des ingénieurs, qui modèlent la nouvelle France (architecture industrielle et urbaine métallique). Se constitue peu à peu une classe d'administrateurs et de techniciens qui occupent une place de commandement sans être propriétaire de l'entreprise. On assiste à la dissociation progressive du pouvoir et de la propriété des entreprises, au moins de toutes celles de grande dimension qui ont ouvert assez largement leur capital et échappent en fait à leurs trop nombreux actionnaires. [...]

[...] La fortune de Gaspard de la comtesse de Ségur). De leur côté les industriels et grands commerçants constituent des réseaux très serrés et solidaires, tournant largement les interdits de la loi le Chapelier, ce qui leur permet de fixer les prix et les salaires sans faire jouer la concurrence et cela d'autant plus que jusqu'en l860, ils profitent du protectionnisme. Obsédés par les bénéfices financiers, ils ont souvent une vision à court terme pour la production et ils laissent passer des occasions de développement faute d'audace et de prévision. [...]

[...] Les bourgeois croient en une société d'ordre dont ils seraient le sommet. Leur place leur paraît légitime, en raison de leurs compétences et des efforts qu'ils déploient ; d'ailleurs ils laissent la porte ouverte à d'autres, lorsque Guizot encourage à s'enrichir par le travail et l'épargne, voie royale d'acquisition de la richesse, donc d'accession au pouvoir. En fait les familles se ferment et les nouveaux-venus traités avec mépris de parvenus ont bien du mal à s'intégrer dans le cercle privilégié. [...]

[...] Ils appartiennent largement aux milieux privilégiés qui ont bien compris la mutation sociale et ont engagé leurs rejetons dans les voies royales de l'ENA , Polytechnique ou HEC. La nouvelle élite, après une phase de relative éclipse, est largement l'héritière de celle du XIXe, les familles de pouvoir sont liées aux anciennes dynasties. Ainsi les Debré (ancien ler ministre, député, professeur de médecine ) sont apparentés aux Wendel, un des barons de la sidérurgie. Par mariage, Valéry Giscard d'Estaing est lié aux Schneider et au réseau noble des Faucigny-Lucinge et Brantès. [...]