Histoire littéraire du XVIIIe siècle

Thèmes abordés

Histoire littéraire, XVIIIe siècle, Montesquieu, modèles anthropologiques, raison

Résumé du document

Le XVIIIe siècle noue des rapports particuliers entre la littérature et la politique (depuis l'Antiquité). Le Moyen Age est dominé par la religiosité qui imprègne l'appareil dominant seigneurial : le peuple. La politique revient au XVIe siècle dans le contexte des guerres de religion dont témoignent les œuvres de Montaigne, d'Aubigné… Cette politique recule au XVIIe siècle avec l'absolutisme de Louis XIV : ce genre de l'éloquence n'est plus pratiqué sur la place publique.
Tous les écrivains du XVIIIe siècle se situent par rapport à la chose publique : ils sont liés à la politique. Le politique est présent dans la confection d'œuvre, dans la pensée théorique, dans une implication directe du pouvoir. Niveau théorique de la pensée politique : Montesquieu et Rousseau pensent des projets de société ; niveau de la politique pratique qui donne lieu à des genres littéraires qui fleurissent sous la Révolution : éloquence de la reconnaissance publique. On peut avoir une action politique sur la destinée d'une communauté par des voix indirectes et qui peuvent avoir une influence sur les sensibilités. Elle se canalise par la littérature (romans, théâtre…). Toutes les œuvres du XVIIIe siècle sont marquées par des dimensions politiques présentes.

Extraits

[...] CM 3 Histoire littéraire du XVIII e siècle Le XVIIIe siècle noue des rapports particuliers entre la littérature et la politique (depuis l'Antiquité). Le Moyen Age est dominé par la religiosité qui imprègne l'appareil dominant seigneurial : le peuple. La politique revient au XVIe siècle dans le contexte des guerres de religion dont témoignent les œuvres de Montaigne, d'Aubigné Cette politique recule au XVIIe siècle avec l'absolutisme de Louis XIV : ce genre de l'éloquence n'est plus pratiqué sur la place publique. [...]

[...] Ainsi, le concept de la justice n'est pas accessible. Il faut que chacun reste à sa place, et que le peuple obéisse aux lois : le peuple n'a pas besoin d'être éclairé, en particulier sur le concept de justice. Montesquieu dit qu'il faut toucher aux lois avec beaucoup de prudence. Comme elles sont toutes liées les unes aux autres, si on touche une loi, on peut défaire la cohérence d'un système qui fonctionne pas mal. C'est un réformiste prudemment. L'esprit des lois n'est pas un discours linéaire : elle opère un travail littéraire pour donner une vision surplombante qui n'est pas un travail exhaustif. [...]

[...] La loi libère les hommes de la violence. Un monde qui jouit de la liberté politique est un monde libéré de la peur par la loi. Mais les lois, pour qu'elles soient rendues effectives, il faut un pouvoir politique. Toute la pensée de Montesquieu est politique : il n'y a pas de liberté sans Etat ; pour que nous soyons libres, il faut des institutions car sans institutions il n'y a pas de liberté. Il est amené d'une réflexion sur les lois à une réflexion sur les modes d'exercice du pouvoir. [...]

[...] Eclairer un peuple, c'est lui donner le doute. Même si on est éclairé et qu'on voit que les lois sont mauvaises on veut les corriger ; pourtant on les conserve : doute et prudence quant à la réforme de ces lois. On veut ramener l'homme à sa nature en lui donnant la possibilité de s'éclairer ; de considérer à quel point sa position dans le monde est légitime. Montrer sa propre nature à l'homme est le rôle du législateur : il n'est plus l'interprète du plan divin mais celui qui connaît la nature telle qu'elle est en raison. [...]

[...] C'est une nature commune à tous les hommes. La nature humaine est marquée par une exigence de liberté individuelle. Penser les lois conventionnelles revient à les évaluer par rapport à l'exigence de liberté. C'est ce qu'on peut appeler la légitimité de la loi. Il y a une exigence éthique et politique chez Montesquieu. Les hommes rationnels ont une mauvaise idée de la liberté : ils ont la liberté de déraisonner. Les Lettres persanes sont un roman qui montre comment on déraisonne dans le monde. [...]