Comment la politique utilise la culture ?
L'ouvrage est composé de 4 parties. D'abord historiens présentent leurs itinéraires et les cheminements personnels qui les ont conduit au culturel. Puis un découpage est fait par périodes, rendu nécessaire pour le travail historique sous l'angle culturel. La cassure de 1789 permet d'envisager le parcours historique en amont et en aval de cette date autour de 6 domaines entre le Moyen-Age et le contemporain. Ensuite, autour de 8 thèmes les auteurs ouvrent des perspectives de recherche ‘chantiers' sur des « demandes » auxquelles l'histoire culturelle a été sensible au cours de ces 20 dernières années. Enfin, 2 envois sont proposés en guise de conclusion, d'une part sur la place de l'histoire culturelle au centre de la recherche historique et des sciences de l'homme, et d'autre part, sur l'histoire politique qui permet, dans le contemporain, d'approfondir l'histoire culturelle.
Parmi les 3 grands thèmes (Beaux arts, culture populaire, politique culturelle), mis en évidence dans cet ouvrage, nous nous proposons de comprendre comment l'approche par l'histoire culturelle privilégiée par le collectif d'auteurs, permet de saisir comment la politique utilise la culture...
[...] Deux évènements majeurs succèdent à la troisième république, en matière d'histoire culturelle : l'affaire Dreyfus, et le premier conflit mondial. L'affaire Dreyfus est présentée sous une approche culturelle, à travers sa fonction iconique, qui se voit assigner au cours de cette période, une claire mission de politisation des masses prises dans le jeu des passions politiques commandées par le suffrage universel. L'image contribue à créer des opinions. Elle développe des références et se trouve au centre d'une culture de masse en cours de constitution. [...]
[...] Par ce biais de la culture, le pouvoir politique va faire maturer le sentiment monarchique. L'étape de la révolution française montre, dans la lignée de la laïcisation commencée à la fin du moyen-age, comment la politique utilise la culture. Culture et politique sont liées dans l'événement révolutionnaire. Les représentations et les pratiques sont plongées dans un contexte politique puisqu'elles ont déterminé les regroupements et les agissements des différents groupes, plus que les appartenances de classe. Le concept d'opinion publique émerge : la révolution française a des origines culturelles puisées dans les racines des Lumières, et dans la diffusion des idées permises par la multiplication des sociabilités privées (salons). [...]
[...] L'histoire culturelle pose la question de la transmission et du phénomène de réception. Il s'agit d'analyser les contenus communiqués par les instruments pédagogiques, et de mesurer l'efficacité des moyens de diffusion massive que sont les vecteurs de socialisation politique (culture politique), la diffusion des représentations normées (les élites), la fonction iconique (Marianne, affaire Dreyfus), et les moyens d'influence (propagande pendant la grande guerre ou l'audiovisuel contemporain). L'histoire politique analyse les comportements collectifs, leurs effets et la transmission des croyances et des valeurs. [...]
[...] Au cours de ces trois premières périodes, la politique utilise la culture à des fins d'unification des représentations et des mentalités. Elle est possible dès la fin du moyen age, par le transfert d'une culture religieuse ancrée dans le christianisme à une culture laïque dont les pouvoirs publics vont s'emparer pour fonder l'unité républicaine et assurer le devenir du peuple français après la révolution. Ainsi, la fin du moyen age va marquer la volonté d'asseoir le sentiment national français. La révolution française permet à la politique d'envahir la sphère publique pour forger l'unité républicaine. [...]
[...] Le détour par la symbolique permet de traiter du contenu politique, c'est à dire des idéologies et des mentalités collectives. Marianne devient un outil pour la politique d'agir sur la culture, en terme de représentations idéologiques. S'agissant de l'audiovisuel, il s'agit de considérer cette nouvelle forme de mémoire collective dans le contexte de notre nouvelle démocratie marquée par l'apparition des décisions prises par la radio ou la télévision (notamment à travers l'évolution de l'apparition des hommes politiques à la télévision). Par l'audiovisuel, c'est l'intentionnalité de peser sur les flux d'information surtout sociale et culturelle, que les sociétés font circuler. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture