1991 marque l'effondrement de l'URSS et la Tchétchénie, sous l'autorité de la Fédération de Russie, aspire à retrouver sa souveraineté. Djokhar Doudaïev, élu Président de la République en octobre 1991, déclare l'indépendance du pays le 2 novembre 1991. La Russie de Boris Eltsine s'y oppose.
La guerre de Tchétchénie dura de 1994 à 1996 et il est indispensable de répondre à cette question : pourquoi une guerre ?
Tout d'abord à cause du spectre d'une agitation nationaliste et d'une désintégration fédérale liée à l'indépendance de la Tchétchénie. Ensuite en raison des enjeux du Caucase qui sont : le pétrole (La Tchétchénie est sur le passage d'un gazoduc et d'un oléoduc russes entre la Mer Caspienne et la Mer Noire) ; le calcul géopolitique de Moscou voulant éviter tout vide de puissance sur ses frontières Sud pour préserver l'héritage du XIXe, le patrimoine soviétique (les bases militaires), des intérêts économiques et pour protéger les populations russes de la région (30% de Russes en Tchétchénie) ; la stabilité politique car les incertitudes de la transition pourraient profiter aux trafics mafieux et au développement de l'islam politique.
[...] Pourquoi un tel acharnement de la part des Russes ? Les enjeux liés au Caucase qui valaient pour la 1re guerre n'ont plus de raison d'être, alors pourquoi la Russie s'obstine-t-elle à vouloir contrôler la Tchétchénie ? -Selon Poutine : lutte contre le terrorisme et l'islamisme, en assimilant de manière habile les séparatistes tchétchènes aux terroristes d'Al Qaïda. Ainsi, il donne une légitimité à la violence russe et repousse toute solution diplomatique. Mais la comparaison avec Al-Qaida n'est pas fondée puisque les ambitions du terrorisme tchétchène ne sont que locales et visent l'indépendance de la Tchétchénie (alors qu'Al Qaïda est un mouvement global). [...]
[...] ( Les autorités russes ont annoncé à plusieurs reprises que la guerre était finie, mais aucune solution pacifique n'a encore été trouvée. Selon le ministère russe de la défense, il y aurait eu tués en Tchétchénie depuis le début du 2e conflit. Les associations des droits de l'Homme estiment que ce chiffre est fortement sous-estimé. Du point de vue du droit de la guerre, cette 2e guerre est hors la loi (menée à huis clos par l'armée et les services secrets russes, usage démesuré de la force, terreur et persécution des populations civiles, méthodes relevant du crime de guerre). [...]
[...] ( tchétchénisation du conflit. Dès lors transformation des opérations militaires en lutte pour le maintien des autorités prorusses face à la résistance acharnée des séparatistes radicaux (comme Chamil Bassaïev). Évolution du conflit vers une guérilla nationaliste. Actes d'extrêmes violences ont lieu : nombreuses prises d'otage de civils (octobre 2002, au théâtre de Moscou) et même d'enfants (septembre 2004, dans une école de Beslan), enlèvements et assassinats de journalistes octobre 2006 : Anna Politkovskaïa) et d'hommes politiques (Aslan Maskhadov, Akhmad Kadyrov) 4 mars 2006 : Ramzan Kadyrov, fils de Akhmad Kadyrov et chef d'une milice semant la terreur, est nommé premier ministre de Tchétchénie février 2007 : Poutine le nomme Président par intérim. [...]
[...] La Russie est obligée de signer un accord de paix marquant la défaite de l'armée russe face à 5000 Tchétchènes et accordant au pays une autonomie complète. Cet accord ne fait que geler la situation politique sans rien résoudre sur le fond. -Janvier 1997, Aslan Maskhadov, leader modéré est élu Président de la République. Un bilan de guerre très lourd -Groznyï détruite morts de la population) et 200000 en exil. Économie dévastée (gazoducs et oléoducs sont détournés pendant la guerre, privant la Tchétchénie des dividendes du passage des tuyaux -Développement de la criminalité, multiplication de trafics mafieux et d'enlèvements politiques ou crapuleux. [...]
[...] 1re Guerre de Tchétchénie (1994-1996) Pourquoi une guerre ? -Spectre d'une agitation nationaliste et d'une désintégration fédérale liée à l'indépendance de la Tchétchénie. -Enjeux du Caucase : Pétrole (La Tchétchénie est sur le passage d'un gazoduc et d'un oléoduc russes entre la Mer Caspienne et la Mer Noire) ; Calcul géopolitique de Moscou voulant éviter tout vide de puissance sur ses frontières Sud pour préserver l'héritage du XIXe, le patrimoine soviétique (les bases militaires), des intérêts économiques et pour protéger les populations russes de la région de Russes en Tchétchénie) ; stabilité politique, car les incertitudes de la transition pourraient profiter aux trafics mafieux et au développement de l'islam politique. [...]
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