Commentaire niveau lycée: Grégoire VII (4 pages)
Henri IV est un opposant farouche aux réformes grégoriennes. En janvier 1076, après la parution du dictatus papae, l'empereur convoque à Worms un concile d'évêques germaniques qui dépose Grégoire VII en lui niant la qualité de pape et lui reprochant d'avoir détruit la paix de l'Eglise. En réponse, le pape réunit un concile romain qui excommunie et dépose l'empereur. Cela provoque le soulèvement de plusieurs princes allemands qui se considèrent alors déliés de leur serment de fidélité envers l'empereur. Henri IV est alors sur le point de perdre son empire, son pouvoir. Pour le sauver, il se présente à Canossa en janvier 1077 où Grégoire VII lui accorde son pardon, lève l'excommunication ce qui lui permet de ressaisir le pouvoir pour préparer une revanche. En 1080, Henri IV relance l'offensive et c'est en réponse à cette offensive que Grégoire VII réunit de nouveau un concile romain le 7 mars 1080 pour déposer et excommunier de nouveau l'empereur, « Exécutez si promptement votre arrêt contre le dit Henri » l 12. Henri IV refuse de se soumettre au dictatus papae qui pourrait lui faire perdre son pouvoir : l'investiture laïque est un fondement même de son pouvoir, elle lui permet de s'assurer le soutien de grandes familles sans lesquelles son pouvoir serait menacé. Par cette sanction contre l'empereur, Grégoire VII espère provoquer « sa chute » l 12 comme trois ans auparavant. L'invocation est construite pour en arriver à cette conclusion, le pape met en avant son pouvoir, le justifie, ce qui lui permet de sanctionner Henri IV, le déposer et l'excommunier. Il pense ainsi régler la querelle entre la papauté et l'empereur qui dure depuis plusieurs années.
[...] C'est pourquoi, le 7 mars 1080, Grégoire VII réunit un synode romain qui dépose et excommunie Henri IV. C'est lors de ce synode que le Pape invoque les apôtres. Cette invocation est une illustration des principes et des oppositions aux réformes grégoriennes. Nous verrons dans un premier temps que Grégoire VII réaffirme le pouvoir pontifical et dans un deuxième que les réformes dites grégoriennes ne se font pas sans rencontrer d'oppositions. Dans ce texte, Grégoire VII réaffirme le pouvoir papal : il met en avant son pouvoir aussi bien temporel que spirituel et illustre les principes d'une théocratie à primauté papale. [...]
[...] Dès 1075, le pape Grégoire VII publie un décret condamnant cette investiture laïque, il interdit à qui que ce soit de recevoir des mains d'un laïque un évêché ou une abbaye Après ce décret, les souverains réagissent différemment, certains acceptent mais d'autres refusent et se révoltent. Henri IV, l'empereur romain germanique, ne peut accepter ce décret. En effet, en Germanie, les souverains s'appuient sur l'investiture laïque pour asseoir leur pouvoir. S'il renonce à cette coutume, Henri risque de voir s'effondrer sa puissance. Après de premières hostilités en 1076-1077, la querelle des investitures reprend entre Grégoire VII et Henri IV : en 1080, c'est l'empereur qui déclenche une nouvelle offensive. [...]
[...] Henri IV refuse de se soumettre au dictatus papae qui pourrait lui faire perdre son pouvoir : l'investiture laïque est un fondement même de son pouvoir, elle lui permet de s'assurer le soutien de grandes familles sans lesquelles son pouvoir serait menacé. Par cette sanction contre l'empereur, Grégoire VII espère provoquer sa chute l 12 comme trois ans auparavant. L'invocation est construite pour en arriver à cette conclusion, le pape met en avant son pouvoir, le justifie, ce qui lui permet de sanctionner Henri IV, le déposer et l'excommunier. [...]
[...] CHELINI Histoire religieuse de l'occident médiéval, Paris, Hachette FAVIER Dictionnaire de la France médiévale, Paris, Fayard FEDOU Lexique historique du Moyen Age, Paris, Armand Colin FOSSIER Le Moyen Age tome 2 : l'éveil de l'Europe 950-1250, Paris, Armand Colin GUILLOT Hugues Capet et les premiers capétiens, 987-1180, Paris, Tallandier-Historia collection La France au fil des rois. LEMARIGNIER JF, La France médiévale institutions et sociétés, Paris, Armand Colin collection U. MERDRIGNAC La vie religieuse en France au Moyen âge, Paris, Ophrys, 1994. [...]
[...] Dans cette invocation, il met en garde les princes qui lui refusent la suprématie politique désormais, que les rois, que les puissants de la terre mesurent ce que vous êtes et connaissent l'étendue de votre pouvoir ; qu'ils craignent de sous-estimer un ordre émanant de votre Eglise l 10-11. Cette menace est dirigée en particulier contre l'empereur Henri IV qui lui résiste. Ce texte illustre aussi le pouvoir de délier que Grégoire VII s'est octroyé dans la vingt-septième proposition de son dictatus papae le pape peut délier les sujets du serment de fidélité fait aux injustes lorsque qu'il dit que Pierre et Paul peuvent lier et délier dans le ciel et semblablement sur la Terre l 2. [...]
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