A la suite du 10 août 1792, la Législative, moins d'un an après son élection, est contrainte à décréter la suspension du roi et annonce l'élection au suffrage universel d'une nouvelle assemblée, appelée Convention Nationale. Le 21 septembre 1792, la première séance de cette Convention scelle l'abolition de la monarchie, et consacre l'avènement de la République.
Pour faire face à tous les dangers qui la menaçaient, la république aurait eu grand besoin d'être servie et dirigée par des révolutionnaires unis dans un même combat. Or, en dépit de la nécessité de rédiger une nouvelle Constitution et de défendre cette « République assiégée » (Barère), les hommes portés au pouvoir par le 10 août se sont vite affrontés. La Convention Nationale vit en effet, dès ses premiers mois, dans un climat de tensions entre groupes politiques plus ou moins formés. Ces tensions sont de plus exacerbées par l'existence de contre-pouvoirs : la Commune de Paris et les principaux clubs, Jacobins et Cordeliers, face à la Convention ; les sociétés populaires face aux autorités constituées dans les départements, avant que les institutions dites révolutionnaires (c'est-à-dire extraordinaires, au sens premier du mot) ne viennent encore concurrencer les autorités constituées légales.
[...] La reprise en main menée par la Convention montagnarde et ses représentants s'appuie largement sur ces dissensions. Le 13 juillet, les troupes de la Convention dispersent sans difficulté l'armée de Wimpffen puis entrent dans Caen. A la mi juillet, le mouvement est cassé, sauf à Lyon, Marseille, Toulon, qui sont désormais amalgamées à la contre-révolution Répression et fin des insurrections A Lyon et Toulon (dont les autorités ouvrent la ville aux troupes anglaises le 18 août 1793), la révolte se transforme, sous l'action des réseaux royalistes, en mouvement contre-révolutionnaire, justifiant ainsi aux yeux des montagnards une répression d'autant plus rapide et violente que le contexte militaire et économique n'est pas favorable au compromis. [...]
[...] Ce qui est en jeu dès 1789, c'est donc le problème de la représentation et des institutions susceptibles d'incarner la souveraineté du peuple et la volonté générale. Or, une concurrence peut apparaître entre les députés de la Constituante dont la légitimité est à construire, et les nouvelles instances politiques qui se créent au niveau local. Ces mouvements de fédérations revendiquent en effet l'exercice de la souveraineté populaire (les adversaires de la Révolution peuvent d'ailleurs en user pour le détourner, comme le prouvent les fédérations royalistes entre 1790 et 1792 au Camp de Jalès). [...]
[...] Devant Lyon qui refuse de se rendre, Dubois-Crancé organise un siège en mobilisant les volontaires des départements voisins, notamment les Auvergnats galvanisés par Couthon. Le 9 octobre, Lyon, rebaptisée symboliquement Ville- affranchie capitule. La répression, organisée par Collot d'Herbois et Fouché (responsable de exécutions) y est atroce. Bordeaux se rend aussi le 16 septembre. Fin octobre, seule Toulon reste hors du contrôle de la Convention, mais le siège contre les troupes anglaises s'y achève victorieusement le 19 décembre 1793, consacrant la gloire du tout jeune officier d'artillerie Bonaparte. [...]
[...] La politique de la rue et des clubs leur paraît inacceptable. Les insurrections fédéralistes 1 Une multiplicité de mouvements Des administrations départementales, alarmées par une circulaire signée par plusieurs députés proches des Girondins, se mettent en insurrection. C'est le cas de la Gironde le 7 juin 1793 qui décide la levée d'une armée et demande la réunion à Bourges, loin de Paris, des députés suppléants. Rapidement, l'agitation s'étend. Les porte-parole des sections lyonnaises proclament que la souveraineté populaire réside dans les assemblées primaires, non dans la Convention. [...]
[...] La composition sociale n'est pas originale non plus, avec une forte présence des hommes de loi. Quant à sa composition politique, elle illustre les effets du 10 août : les Feuillants ont disparu dans la tourmente, comme club aussi bien que comme groupe de députés ; nombre de représentants sont issus de la mouvance jacobine et, de ce fait, les dissensions internes au club depuis l'hiver 1791 et les débats sur la guerre, entre partisans de Brissot et partisans de Robespierre, jouent un rôle de premier plan dans les dissensions de la Convention Composition Les Girondins (que l'on nomme alors surtout Brissotins) qui siégeaient à gauche à la législative constituent désormais la partie droite de l'Assemblée. [...]
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