En 1930-1931, la France semble miraculeusement échapper à la crise. Sa situation économique est plus que favorable et si elle échappait à la récession, la France pourrait redevenir une des toutes premières nations mondiales. Pourtant fin 1931, elle voit les premiers signes d'une crise qui va durer toutes les années 30. Celle-ci est moins virulente que dans les autres pays mais elle est beaucoup plus longue. Par ailleurs, la France connaît de profondes divisions politiques et le système d'institutions tend à montrer ses limites. En plus d'une crise économique, la France subit donc une crise politique. Ces deux facteurs débouchent naturellement sur une crise sociale. Pourquoi la France, pourtant relativement puissante au début des années 30, a-t-elle finalement subi une crise qu'elle a été incapable de régler durant toute la décennie ? L'explication de ce phénomène semble se trouver dans l'analyse de l'évolution économique, politique et sociale de la France des années trente.
[...] Le mécontentement des Français semble traduire une profonde crise sociale. III / Tout d'abord, il apparaît que de nombreuses strates de la société n'aient plus aucune confiance dans le parlementarisme. Le succès des ligues et du communisme le prouve. De plus, le fait de pouvoir gouverner par décret-loi (sans le parlement) et que cela soit employé en cas de crise, prouve aux yeux des français que lorsque le pays doit régler un grave problème, il vaut mieux qu'il se passe du parlement car celui-ci tend à freiner les actions. [...]
[...] Un malaise, des tensions sociales apparaissent entre ces deux classes. (Les paysans sont donc très attirés par le discours en leur faveur de Vichy en 1940-44). Les classes moyennes ont subi un déclassement certain à cause de la crise. Leur mécontentement s'exprime à travers les Ligues. Ils rejettent le communisme car cela serait reconnaître leur déclassement. Il y a un profond malaise dans cette classe qui vit une véritable psychose : celle de la prolétarisation. La haute bourgeoisie a semble-t-il été moins touchée. [...]
[...] Ainsi, le soutien des communistes (70 sièges de députés en 1935 : pour la 1ère fois représentatifs) et le poids des radicaux étant moins prépondérant ( 102 sièges en 1935, environ 200 dans les années 20) , le gouvernement Blum peut arriver au pouvoir : c'est le Front Populaire. L'espoir de voir enfin une alliance puissante capable de régler la crise, semble se réaliser. Mais la déception est grande. En effet, en 1937 la crise n'est toujours pas réglée, c'est l'échec. [...]
[...] Cette perte de pouvoir d'achat ne fit qu'ajouter à la crise. Les politiques de déflation de 1932 à 1935 ne réglèrent pas la crise, il semble aujourd'hui que la dévaluation aurait été la meilleure solution (en 1932). L'avènement du Front Populaire génère un grand espoir pourtant de courte durée. Les accords de Matignon accordent une hausse des salaires à la semaine de 40 h semaines de congés payés, la nationalisation des industries de guerre et la création de l'office interprofessionnel du blé. [...]
[...] Enfin la politique extérieure intensifie les scissions avec les accords de Munich en 1938 ( annexion des Sudètes). La vie politique se partage entre anti-Munichois et Munichois. A la fin des années 30, la France n'a plus d'alliés, elle a cédé point par point sur les désirs de l'Allemagne et la crise a engendré un retard certain pour l'armement. La crise politique est d'abord intérieure, ce qui rejaillit sur la politique extérieure qui est le fossoyeur de la IIIème République. [...]
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