"Diriger le Yémen revient à danser sur un volcan". Ces propos d'Ali Abdallah Saleh, chef de l'Etat depuis 1978, renvoient l'image d'un Yémen unifié artificiellement, en fonction des données géostratégiques d'une époque – la fin de la guerre froide – révolue. Si le niveau de morcellement du pays est le même qu'il y a cent ans, les acteurs ont changé : à côté des tribus, on trouve désormais l'armée et Al Qaeda.
Une guerre sanglante a opposé, d'août 2009 à février 2010, l'armée aux partisans d'Abdel Malekh el-Houthi, un chef zaydite. La survie politique passe par une négociation permanente entre les trois forces, en évitant que l'une devienne hégémonique. L'organisation terroriste est présente depuis le début des années 1980, lorsque des moudjahidin créent l'armée d'Aden-Abyan au sud-est d'Aden. Lors de la guerre civile de 1994 contre les indépendantistes du Sud, Sanaa enrôle certains de ces anciens moudjahidin dans les rangs de l'armée.
[...] Évolution de l'image du Yémen de 1900 à nos jours Vers 1900 I. Le Yémen, royaume interdit a. Il s'agit d'un pays dans lequel l'appartenance religieuse et des allégeances tribales très complexes sont à l'origine de conflits incessants. -une première opposition se dégage entre les chiites de sensibilité zaydite du Nord et les sunnites chaféites du Sud. Ces deux courants religieux, s'ils jouent un rôle d'arbitre entre leurs tribus respectives, et si leurs membres se revendiquent tous comme sayyid - descendants réels du Prophète, diffèrent idéologiquement par la conception qu'ils ont de la mission temporelle qui leur est dévolue : quand les zaydites du Nord veulent étendre le pouvoir temporel de la descendance qu'ils incarnent, les chaféites s'en tiennent à un principe quiétiste. [...]
[...] Le Yémen du Sud. Il doit être scindé en deux : d'un côté Aden, devenu stratégiquement fondamental dans la région, de l'autre l'arrière-pays, qui reste extrêmement divisé entre Bas Yémen et Hadramaout. -Aden : depuis que le port est devenu colonie d'Aden en 1937 (il faisait jusque-là partie des Indes Britanniques), son importance s'est matérialisée aux yeux du monde. La découverte de pétrole, exploité par British Petroleum, exige une voie d'acheminement hors du Yémen. Surtout, après 1947, et l'indépendance de l'Inde, après 1956, et la nationalisation du canal de Suez, Aden est vu comme le dernier reflet de la Grande-Bretagne comme grande puissance. [...]
[...] Toutefois, le gaz reste une ressource en grande quantité. L'entreprise française Total a investi 4,5 milliards de dollars dans l'installation d'un pipeline de 320 km et la création d'une usine de liquéfaction de gaz à Balhaf, sur la côte sud. En dehors de ces ressources géologiques, le Yémen est très pauvre. Le PIB est de 19 milliards de dollars en 2008, soit 876,90 dollars par habitant, le taux de chômage de le pays lourdement tributaire de l'aide internationale (la dette extérieure représente 10 milliards de dollars), est le hiatus est fort entre un secteur primaire qui emploie 60% de la population pour 20% des revenus, et le secteur tertiaire, qui emploie un peu moins de 25% de la population pour 50% des revenus. [...]
[...] Diriger le Yémen revient à danser sur un volcan Ces propos d'Ali Abdallah Saleh, chef de l'Etat depuis 1978, renvoient l'image d'un Yémen unifié artificiellement, en fonction des données géostratégiques d'une époque la fin de la guerre froide révolue. Si le niveau de morcellement du pays est le même qu'il y a cent ans, les acteurs ont changé : à côté des tribus, on trouve désormais l'armée et Al Qaeda. Une guerre sanglante a opposé, d'août 2009 à février 2010, l'armée aux partisans d'Abdel Malekh el-Houthi, un chef zaydite. La survie politique passe par une négociation permanente entre les trois forces, en évitant que l'une devienne hégémonique. [...]
[...] Depuis, une coopération étroite les associe au pouvoir royal : ainsi, lors de l'attentat contre l' USS Cole dans le port d'Aden en 2000, les Etats-Unis ne pourront jamais auditionner le demi-frère du président, le général Ali Mohsen, soupçonné de liens avec les jihadistes. L'influence de l'organisation s'étend aujourd'hui à la majeure partie de l'Hadramaout et a de nombreux espaces dans le Sud et Nord Yémen, à quelques dizaines de km de Sanaa. b. Un pays instrumentalisé ? La question peut se poser aujourd'hui, car le pétrole yéménite s'épuise. La production est tombée de barils / jour à barils / jour entre 2008 et 2009. [...]
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