L'Europe au sortir du Congrès de Vienne

Thèmes abordés

Europe, Congrès de Vienne, Napoléon, aspirations nationales et libérales, Révolution française, Empire

Résumé du document

Adopté le 9 juin 1815, l'acte final du Congrès de Vienne semble tirer un trait définitif sur la période de la Révolution et de l'Empire, d'autant plus que Napoléon abdique une seconde fois – de façon définitive – le 22 juin 1815. C'est apparemment le triomphe de la réaction et le retour à la situation d'avant 1789. Une quinzaine d'années plus tard cependant, en 1829-1830, on assiste aux premières victoires de l'idée nationale, que le Congrès de Vienne avait pourtant essayé d'éradiquer.

Extraits

[...] Comment définir l'Europe dans les années qui suivent le Congrès de Vienne ? Assiste- t-on à un retour en arrière pur et simple, ou bien des forces nouvelles sont-elles désormais à l'œuvre ? L'Europe de la fin des années 1810 et des années 1820 est marquée par la volonté de retour en arrière ; néanmoins, la réaction n'est pas totale, d'autant moins que l'héritage de la Révolution et de l'Empire reste bien présent ; enfin, dans les années 1820, l'ordre de Vienne commence à se fissurer sous les coups de boutoir des idées nationale et libérale. [...]

[...] : Bourbons en France et en Espagne) Sainte Alliance et Quadruple Alliance garantissent le rétablissement de l'ordre Le pacte de la Sainte-Alliance (26 septembre 1815), initié par le tsar Alexandre Ier, ressuscite la conception traditionnelle de l'ordre politique : de grands empires multinationaux avec à leur tête des souverains de droit divin. Quant à la Quadruple alliance, elle veille à partir de novembre 1815 au maintien de l'ordre rétabli à Vienne tout en plaçant la France sous surveillance Un redécoupage géographique qui nie les aspirations nationales Le découpage géopolitique de l'Europe au sortir du Congrès de Vienne ne tient aucun compte du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Il satisfait surtout les ambitions territoriales de la Russie (ex. : découpage de la Pologne). [...]

[...] Une Quadruple alliance qui devient caduque L'Angleterre se retire de la Quadruple alliance en 1822 : les dissensions entre les anciens vainqueurs de Napoléon (notamment Angleterre et Russie) étaient plus fortes que leur volonté de maintenir l'ordre établi en 1815. Quant à la Sainte-Alliance, elle avait été critiquée dès 1815 par l'Angleterre à travers la voix de son ministre Castlereagh qui y voyait un monument de mysticisme et de sottise Un libéralisme toujours présent L'opposition libérale reste forte au sein de l'Europe post-Congrès de Vienne : même si elle ne trouve pour l'heure à s'exprimer que de manière indirecte, par le biais de sociétés secrètes (ex. [...]

[...] II/ Une Europe en partie nouvelle ? 1. Le recul de l'absolutisme et l'adoption de constitutions Le retour de la monarchie et des dynasties traditionnelles ne s'accompagne pas partout d'un retour à l'absolutisme. L'exemple le plus marquant est sans doute l'exemple de la France, où la restauration des Bourbons avec Louis XVIII s'accompagne de l'adoption d'une charte constitutionnelle. Mais des constitutions sont adoptées également dans l'espace allemand entre 1814 et Une Europe monarchique désormais contrastée L'Europe des années 1815-1830 est politiquement beaucoup plus contrastée qu'avant 1789 : si les régimes absolutistes se maintiennent dans le Sud et l'Est du continent, dans l'Europe du Nord-Ouest sont apparues des monarchies plus libérales, même si des traits communs demeurent (puissance des Eglises, système judiciaire autoritaire, etc 3. [...]

[...] La Belgique suivra dès 1830, sans qu'interviennent les puissances du Congrès de Vienne pourtant censées garantir l'ordre établi en 1815. Conclusion : Le Congrès de Vienne de 1814-1815 a voulu tirer un trait sur les idées nouvelles qui s'étaient diffusées en Europe au tournant des XVIIIe et XIXe siècles, mais il n'y a que partiellement réussi. D'abord parce que, du fait des ambitions des vainqueurs de Napoléon, l'Europe restaurée de 1815 n'est plus tout à fait celle d'avant 1789 : certains pays comme la Russie se sont ainsi agrandis au mépris du principe de l'équilibre pourtant proclamé à Vienne. [...]